Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l’actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l’investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar

Le niveau d’endettement des entreprises préoccupe Hexavest, boutique montréalaise d’investissement spécialisée en actions mondiales dont l’actif sous gestion s’élève à 17 milliards.

Le patron d’Hexavest, Vital Proulx, a publié une note mercredi dans laquelle il souligne que la firme qu’il dirige avait anticipé la crise des prêts immobiliers à risque (subprime) derrière la crise financière de 2008.

« Après des années de taux d’intérêt trop bas et de crédit trop facile, les excès que nous avions cernés à l’aube de 2008 sont de retour, mais dans les entreprises cette fois. Leur niveau d’endettement élevé est revenu à l’avant-scène des risques macroéconomiques. Notre principale source d’inquiétude trouve écho dans le segment des obligations corporatives BBB », écrit-il.

Selon Morgan Stanley, ce segment représenterait 50 % de l’encours de la dette de qualité (investment grade) aux États-Unis.

« Des décotes au rang de pacotille pourraient avoir des conséquences importantes sur le financement des entreprises ainsi que sur l’économie mondiale. »

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Les investisseurs n’accordent pas le respect qu’il mérite au marché boursier, selon Brian Belski. Le stratège de la BMO était à Montréal mardi pour prononcer le discours d’ouverture d’une conférence sur les fonds négociés en Bourse. Avec humour et beaucoup d’énergie, il a notamment dit que le secteur de la technologie (Apple, Netflix, etc.) est le nouveau secteur de la consommation de base.

Il recommande de combattre la volatilité en favorisant des titres de grande qualité dont le dividende est en croissance, ceux des banques canadiennes, par exemple. « Elles nous payent pour être actionnaires », dit-il.

Selon lui, il faut investir ici, en Amérique du Nord. « Le marché boursier canadien est mûr pour surperformer », croit-il.

L’Europe est le prochain Japon. Les marchés émergents ont des ennuis. La stabilité dans les bénéfices des entreprises, c’est au Canada et aux États-Unis qu’elle se trouve.

Brian Belski, stratège de la BMO

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L’actionnaire mécontent à l’origine de la récente bataille de procurations chez Thérapeutique Knight continue de talonner la pharmaceutique montréalaise. Meir Jakobsohn, PDG de Medison Pharma, a publié une lettre ouverte en milieu de semaine. Dans sa missive, il écorche de nouveau le principal dirigeant de Knight, Jonathan Goodman, et continue de mettre de la pression pour imposer des changements.

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BCE a reçu un coup de pouce de la TD en début de semaine. Dans une note publiée mardi, l’analyste Vince Valentini recommande dorénavant l’achat de l’action de BCE. Il attribue sa décision au repli de 4 % du titre depuis l’annonce de l’introduction de forfaits de données illimitées par Rogers, une annonce rapidement égalée par Bell Mobilité, souligne-t-il.

L’analyste rappelle aussi que BCE détient une participation de 28 % dans MLSE (Leafs, Raptors et Toronto FC) et s’attend à ce que le championnat remporté par les Raptors ait un impact positif sur les résultats de MLSE en raison notamment des ventes de billets et de produits dérivés.

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Les titres des entreprises québécoises Héroux-Devtek, Semafo, Bellus Santé et Alimentation Couche-Tard conservent leur élan. Ils ont tous atteint cette semaine un nouveau sommet en un an. À l’opposé, Mediagrif et Prometic ont touché cette semaine un creux des 52 dernières semaines.

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Peut-être aidée par l’annonce cette semaine de la création de la cryptomonnaie Libra, de Facebook, la valeur du bitcoin a doublé en trois mois et frôle les 10 000 $ US. « Nous sommes à la porte d’un seuil psychologique majeur qui pourrait bien représenter un carburant plutôt qu’un plafond », souligne le gestionnaire de portefeuille Martin Lalonde, dans une note publiée vendredi.

Libra ne fera pas concurrence au bitcoin, ajoute le patron d’Investissements Rivemont. « L’utilisation de la chaîne de blocs est le seul élément de Libra qui lui permet de la qualifier de cryptomonnaie. Libra est un produit privé qui se rapproche beaucoup plus de PayPal que du bitcoin par sa nature et ce à quoi il servira. »