(Paris) Le marché de la dette a connu une séance calme lundi, les investisseurs préférant éviter de prendre des positions trop tranchées avant d’être fixés sur les intentions monétaires de la Réserve fédérale américaine.

« C’est une journée de transition, sans mouvements notables avec des investisseurs qui patientent en attendant d’en savoir plus sur la politique monétaire américaine », a résumé auprès de l’AFP Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires de AllianzGI.

« Les attentes des marchés sont très élevées, a-t-il complété, puisqu’ils anticipent trois baisses des taux directeurs de la Fed sur les 9 prochains mois ».

« Or, a-t-il analysé, l’économie américaine est encore robuste. La Fed n’a donc pas beaucoup d’arguments pour aller dans ce sens à la seule lecture des derniers indicateurs. Pour autant l’incertitude liée à l’escalade tarifaire entre les États-Unis et la Chine fait naître beaucoup de craintes d’une décélération de la croissance ».

Selon lui, « dans ce contexte, le discours du président de l’institution, Jerome Powell, va donc être très important. Début juin,  il a assuré que la Fed était prête à faire ce qu’elle devait faire, mais il n’a jamais parlé de baisses de taux. Il y a donc un potentiel de déception ».

« Le marché met beaucoup de pression, mais Jerome Powell va sans doute se contenter d’entrouvrir la porte, pas plus », a anticipé l’expert.

À l’issue d’une réunion de deux jours, le Comité monétaire de la Banque centrale américaine (FOMC) pourrait en effet se montrer prêt à agir vite sur les taux si un ralentissement se matérialisait, sans pour autant céder à la pression tant de la part des marchés que de Donald Trump.

La Fed a relevé les taux d’intérêt neuf fois depuis fin 2015 pour les situer actuellement entre 2,25 % et 2,50 %.

« Les investisseurs attendent également de connaître les nouvelles prévisions économiques de la Fed » qui seront aussi publiées à cette occasion, a noté M. Dixmier.

À midi, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini sans grand changement à-0,247 % contre-0,256 % vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France est légèrement monté à 0,104 % contre 0,092 %, tout comme celui de l’Espagne à 0,521 % contre 0,498 %, tandis que celui de l’Italie a reflué à 2,294 % contre 2,345 %.

Le taux du Royaume-Uni a peu évolué à 0,847 % contre 0,845 %.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans restait stable à 2,080 %, celui à 30 ans baissant marginalement à 2,577 % contre 2,586 %. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 1,856 %, contre 1,841 %.