Pour la première fois en 10 ans, l’un des plus gros gestionnaires d’actifs de caisses de retraite établis à Montréal, Investissements PSP, qui gère 168 milliards de dollars en fonds des employés et des retraités fédéraux, n’a pas fait mieux que son indice de référence.

Pour l’exercice terminé le 31 mars, le rendement net réalisé par PSP, soit 7,1 %, rate de peu le rendement-étalon calculé de son indice de référence, soit 7,2 %.

Aussi, la croissance de l’actif net géré par PSP (incluant l’apport moindre des contributions d’employeur et des salariés fédéraux) a ralenti à 9,7 % en 2019, contre 12 % en 2018 et 17 % en 2017.

En dépit de ces résultats mitigés à première vue, le président et chef de la direction de PSP, Neil Cunningham, estime dans un communiqué qu’ils « [ont] de bonnes raisons d’être fiers de [leur] solide rendement malgré les vents contraires du marché », durant un exercice financier « marqué par une plus grande volatilité des marchés dans un contexte de ralentissement économique mondial ».

Pour sa part, à la veille du premier anniversaire de son arrivée en poste, le premier vice-président et chef des placements chez PSP, Eduard van Gelderen, considère que « des progrès importants ont été réalisés pour faire la transition organisationnelle vers un mélange équilibré de stratégies » de placement.

PHOTO FOURNIE PAR INVESTISSEMENTS PSP

Eduard van Gelderen, premier vice-président et chef des placements
chez Investissements PSP

Aussi, souligne-t-il dans le même communiqué, la meilleure « collaboration entre les catégories d’actifs, le bureau du chef des placements et le groupe [de gestion] du risque a donné lieu à de nouvelles perspectives d’investissement. Cette approche intégrée demeure une priorité importante dans l’année à venir ».

Les dirigeants de PSP n’étaient « pas en mesure d’accorder d’entrevue » à La Presse hier, a fait savoir la porte-parole de la société.

Vingt ans

L’exercice 2020, qui a débuté en avril chez PSP, marque d’ailleurs son 20e anniversaire d’activité. Cette société d’État fédérale a été établie en 1999 afin d’optimiser la gestion autonome des actifs considérables constitués au fil des ans dans les régimes de retraite de trois principaux groupes d’employés fédéraux : les fonctionnaires des ministères et organismes, les membres des Forces armées et de la Réserve, et les agents et le personnel de la Gendarmerie royale du Canada.

Des frais en hausse

En fin d’exercice 2019, le 31 mars, l’administration de PSP regroupait 844 employés, essentiellement à Montréal. La société compte aussi 88 employés répartis entre les bureaux internationaux à Londres, New York et Hong Kong qui ont été établis au cours des dernières années.

Toutefois, cette expansion des effectifs de PSP et le développement de ses capacités de recherche et de gestion d’investissements, dans les placements privés et en infrastructures notamment, se sont traduits par une croissance notable de ses frais d’exploitation, qui ont franchi le seuil du demi-milliard de dollars (503 millions) lors de l’exercice 2019, soit un montant deux fois plus élevé qu’il y a cinq ans.

Mais, du point de vue du président de PSP, Neil Cunningham, « l’accent qu’[ils mettent] sur l’horizon à long terme et sur la constitution d’une équipe de calibre mondial continue de guider [leurs] efforts de placement au nom des contributeurs et des bénéficiaires » des régimes de retraite des employés fédéraux.

Investissements PSP en bref (Exercice terminé le 31 mars 2019)

Statut : Société d’État fédérale établie en 1999 pour la gestion autonome de l’actif des caisses de retraite des employés fédéraux

Actif net sous gestion : 168 milliards (+ 9,7 % sur un an, incluant les contributions)

Revenu de placement net : 11,6 milliards (- 17 % en un an)

Rendement net : + 7,1 % sur un an, + 8,8 % annualisé sur cinq ans

Siège administratif : Montréal

Effectif : 844 employés (dont 88 à Londres, New York et Hong Kong)