Les marchés boursiers nord-américains ont clôturé en baisse vendredi, malgré la levée des tarifs américains sur les importations d’acier et d’aluminium canadiens.

Wall Street a terminé en baisse  à l’issue d’une séance en dents de scie, la persistance des tensions commerciales sino-américaines l’emportant sur des éléments plus positifs comme la confiance des consommateurs ou la levée de tarifs douaniers sur le Canada et le Mexique. L’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a lâché 0,4 %, à 25 764,00 points et l’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a reculé de 1,04 %, à 7816,28 points.

L’indice élargi S&P 500 a lâché 0,6 %, à 2859,53 points.

« Cela devient une habitude, mais malheureusement, l’élément moteur de cette baisse est encore lié aux discussions commerciales entre la Chine et les États-Unis », a observé Art Hogan de la société d’investissement National.

Après une brusque chute du marché lundi déclenchée par l’annonce de représailles chinoises aux nouveaux droits de douane imposés par le président Donald Trump, « les investisseurs semblaient un peu plus optimistes », a-t-il rappelé. « Le ton était monté mais la porte était apparemment encore ouverte. »

Vendredi toutefois, plusieurs informations de presse évoquant un positionnement désormais plus combatif de Pékin, voire le calage complet des négociations, ont assombri cette perspective.

« On a l’impression que la porte est en train de vraiment se refermer », a estimé M. Hogan.

Sur la semaine, le Dow Jones a cédé 0,7 %, le NASDAQ 1,3 % et le S&P 500 0,8 %.

Vendredi, les indices s’étaient pourtant redressés en cours de séance après la publication d’une enquête de l’Université du Michigan montrant une montée de la confiance des consommateurs américains à son plus haut niveau depuis 2004.

Ce chiffre sur la consommation des particuliers, principal moteur de la croissance américaine, « soutient l’idée que les États-Unis sont dans une position adéquate pour faire face aux pressions extérieures », a estimé Patrick O’Hare de Briefing.

L’annonce en cours de séance par Washington de la suppression des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada et du Mexique, imposés depuis près d’un an, n’a pas suffi à revigorer suffisamment les investisseurs. Cette décision lève pourtant un important obstacle à la ratification de l’accord de libre-échange entre les trois pays.

Les investisseurs ont par ailleurs peu réagi à l’officialisation, attendue, du report de droits de douane supplémentaires dans le secteur automobile, particulièrement redoutés par les constructeurs européens.

Parmi les valeurs du jour, la société informatique Hewlett Packard Enterprise (HPE) a perdu 4,5 % après l’annonce du rachat pour 1,3 milliard US du fabricant de superordinateurs Cray (+22,5 %).

Le géant de l’internet chinois, Baidu, coté à Wall Street, a aussi chuté de 16,5 %. Le groupe a enregistré au premier trimestre ses premières pertes trimestrielles depuis 2005, le leader du moteur de recherche en Chine peinant à faire face au ralentissement économique.

Le fabricant de tracteurs Deere a cédé 7,7 % après avoir fait part de résultats décevants imputés en partie par la compagnie à la guerre commerciale., Le constructeur de véhicules électriques Tesla a reculé de 7,6 %, affecté notamment par un courriel d’Elon Musk aux employés du groupe les appelant à limiter les dépenses au vue de la situation financière précaire de l’entreprise.

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a reculé de 42,11 points pour clôturer à 16 401,75 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,25 cents US, comparativement à son cours moyen de 74,41 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a cédé 14 cents US à 62,92 $ US le baril, tandis que celui de l’or a rendu 10,50 $ US à 1275,70 $ US l’once. Le prix du cuivre s’est pour sa part départi de 0,95 cent US à 2,74 $ US la livre.