(New York) Wall Street était sur la défensive à l’ouverture vendredi alors que se multiplient les interrogations sur la poursuite des négociations commerciales sino-américaines et que se prépare la plus grosse introduction en Bourse de l’année, celle d’Uber.

Vers 10 h 45, l’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, cédait 1,10 % à 25 542,99 points.  

L’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, perdait 1,50 % à 7791,69 points, et l’indice élargi S&P 500 reculait de 1,27 % à 2834,37 points.

La place new-yorkaise avait déjà terminé dans le rouge jeudi, assombrie par les nombreuses secousses affectant les pourparlers entre la Chine et les États-Unis dont la mise en œuvre par Washington de sanctions commerciales supplémentaires : le Dow Jones avait reculé de 0,54 % et le NASDAQ de 0,41 %.

Les discussions ont repris vendredi, quelques heures après l’entrée en vigueur de cette nouvelle hausse des droits de douane américains sur 200 milliards de dollars de produits chinois.

Ces droits ne s’appliqueront pas aux marchandises déjà en transit maritime, ce qui laisse un peu de temps pour éventuellement trouver un compromis avant de voir une augmentation des prix sur ces marchandises.  

Le ministère chinois du Commerce a toutefois rétorqué que Pékin « n’aura d’autre choix que de prendre de nécessaires mesures de représailles ».

« Le marché s’est à peu près ajusté au fait qu’il n’y aura probablement pas un accord ce vendredi, et plus ou moins au fait que des tarifs douaniers supplémentaires entreront en vigueur », a commenté Gregori Volkhine de Meeschaert Financial Services.  

Uber rejoint Facebook

« La question désormais est de savoir si on va arriver à des prolongations, ce qui serait positif pour le marché, ou si on va droit dans le mur au cas où les Chinois ou les Américains annonceraient ne plus vouloir négocier », a-t-il souligné. « Ce serait toutefois très surprenant car ce ne serait dans l’intérêt de personne. »

Donald Trump a d’ailleurs déjà plus ou moins douché vendredi l’espoir d’une conclusion rapide des pourparlers en affirmant que les États-Unis n’avaient « absolument pas besoin de se précipiter » pour nouer un accord commercial.

En attendant les titres particulièrement sensibles aux soubresauts des relations sino-américaines étaient touchés de plein fouet, à l’instar des multinationales Apple (-3,07 %), Boeing (-1,36 %) ou Caterpillar (-1,88 %).

PHOTO ANDREW KELLY, REUTERS

Le PDG d'Uber Dara Khosrowshah (au centre) a sonné la cloche à l'ouverture des marchés.

La séance était aussi marquée vendredi par l’arrivée à Wall Street d’Uber, le leader mondial de la réservation de voitures avec chauffeur. Le groupe a fixé jeudi soir à 45 dollars le titre le prix de son entrée à Wall Street, ce qui le valorise à un peu plus de 82 milliards de dollars si l’on inclut différents instruments financiers.

Uber se retrouve ainsi, selon le cabinet Dealogic, dans les mêmes eaux que Facebook à son entrée en Bourse le 17 mai 2012 en termes de valorisation boursière.  Le réseau social réalisait alors la plus grosse introduction en termes de capitalisation pour une entreprise américaine et la sixième au niveau mondial.

Le premier ordre a été donné vers 11 h 50 au prix de 42 dollars l’action, soit trois dollars de moins que le cours de 45 dollars fixé jeudi soir par la société californienne pour son baptême boursier annoncé comme le plus important de l’année aux États-Unis.

À l'ouverture, Lyft, le principal concurrent d’Uber, perdait 1,56 % à 54,32 dollars. Entré en Bourse fin mars, le groupe a connu des débuts difficiles et évolue désormais bien en-dessous de son prix d’introduction de 72 dollars.

Le groupe de sécurité informatique Symantec plongeait de 14,39 % après l’annonce du départ immédiat de son directeur général Greg Clark, remplacé par intérim par Richard Hill.

Sur le marché obligataire, le taux sur la dette à 10 ans des États-Unis reculait un peu, à 2,433 % contre 2,442 % jeudi soir.