La Bourse de New York a terminé en légère baisse vendredi, pâtissant de chiffres sur l'emploi aux États-Unis et sur les exportations en Chine qui ont ravivé les inquiétudes sur la croissance mondiale au moment où les négociations commerciales entre les deux pays peinent à avancer.

L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, a lâché 0,1 % pour terminer à 25 450,24 points. En baisse pour la cinquième séance de suite, il a subi une perte hebdomadaire de 2,2 %, sa pire semaine depuis le début de l'année.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a cédé 0,2 % pour clôturer à 7408,14 points, 2,5 % sur la semaine.

L'indice élargi S&P 500 a perdu quant à lui 0,2 %, à 2743,07 points, 2,2 % sur la semaine.

Vendredi, le marché a été fragilisé par l'effondrement des créations d'emplois aux États-Unis en février: l'économie américaine, qui avait créé en janvier un nombre record d'emplois sur un an à cause de la fermeture partielle des services administratifs (shutdown), n'a engendré le mois dernier que 20 000 postes, le plus faible niveau depuis septembre 2017.

«On peut blâmer le mauvais temps, le contrecoup du "shutdown", mais il n'en reste pas moins que c'est un chiffre très bas», a souligné Tom Cahill de Ventura Wealth Management.

«Est-ce la décélération de l'économie que nous attendions au premier trimestre? Le shutdown peut-il tout expliquer? Comment va réagir la Fed dans deux semaines?» à l'occasion de sa prochaine réunion de politique monétaire, se sont de leur côté interrogés les analystes de Mirabaud Securities.

En tout cas, «pour ceux qui pariaient encore sur une hausse des taux en 2019, il faudra certainement... patienter», ont-ils avancé.

Les chiffres du département du Travail contenaient malgré tout quelques éléments positifs: le taux de chômage est descendu à 3,8 %, la rémunération horaire a grimpé de 3,4 % sur un an, et le taux de participation au marché du travail est resté le même à 63,2 %.

Mais «clairement le message cette semaine c'est que l'économie ralentit», a relevé M. Cahill.

Outre les chiffres sur les créations d'emplois, les acteurs du marché digéraient aussi vendredi des statistiques moroses en provenance de Chine: les exportations du pays, moteur de la croissance mondiale ces dernières années, se sont effondrées de plus de 20 % en février.

Et la veille la Banque centrale européenne a nettement abaissé ses prévisions de croissance et d'inflation pour la zone euro.

Jetant un froid sur l'issue des négociations commerciales avec la Chine, Donald Trump a par ailleurs brandi vendredi la menace d'interrompre les discussions si les points les plus contestés n'étaient pas résolus.

Le principal indice boursier du Canada a enregistré sa première semaine en recul de l'année, en clôturant à la baisse, vendredi, au coeur de signes de ralentissement de l'emploi aux États-Unis et d'une chute des prix du pétrole.

Parmi les valeurs du jour Facebook (+0,28 %), Amazon (-0,32 %) et Alphabet (-0,09 %), la maison mère de Google, se sont retrouvées dans le viseur d'Elizabeth Warren, l'une des candidates démocrates à la présidentielle de 2020 les plus en vue, qui a fait part vendredi de son souhait de les démanteler estimant qu'elles avaient «trop de pouvoir».

L'indice composé S&P/TSX a perdu 60,30 points (- 0,4 %), à 15 996,21 points.

Le dollar canadien se situait vendredi à 74,50 cents US, comparativement à 74,42 cents US la veille.

Le pétrole brut pour livraison en avril a cédé 59 cents, à 56,07 $ US le baril, et le gaz naturel a perdu un dixième de cent, à 2,86 $ US par million d'unités thermales britanniques.

L'or a gagné 13,20 $ US, à 1299,30 $ US l'once, et le cuivre pour livraison en mai a glissé de 1,7 cent, à 2,89 $ US la livre.