Wall Street a terminé dans le rouge lundi, faisant preuve de frilosité alors qu'un accord commercial entre Pékin et Washington semblait à portée de main, mais que les détails manquaient, et qu'un indicateur ravivait les inquiétudes sur la santé de l'économie.

L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 0,8% à 25 819,65 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 0,2% à 7577,57 points et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,4% à 2792,81 points.

La Bourse de New York avait pourtant démarré la séance en hausse, saluant des informations de presse suggérant l'imminence d'un accord entre Washington et Pékin.

Selon le Wall Street Journal, les deux parties seraient en effet prêtes, après des mois de bras de fer et de sanctions réciproques, à faire des concessions. Une rencontre entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping pourrait avoir lieu fin mars.

«Mais maintenant qu'on semble se rapprocher du but, les investisseurs commencent à se concentrer sur les détails et à s'interroger sur ce qui pourrait faire défaut», a avancé Christopher Low de FTN Financial.

Il est aussi possible que «les investisseurs considèrent qu'un éventuel accord avec la Chine est déjà intégré» dans les prix des actions, a estimé Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors en rappelant que les indices ont beaucoup grimpé depuis le début de l'année.

Les acteurs du marché ont également été ébranlés lundi par la publication d'un indicateur décevant sur les dépenses de construction, qui ont reculé de 0,6% en décembre.

Ce n'était pas vraiment une surprise, selon M. Low. «On savait déjà avec les données sur le Produit intérieur brut que l'immobilier n'était pas très en forme au quatrième trimestre» et «que le shutdown (la fermeture partielle des administrations fédérales en décembre et janvier) avait affecté plusieurs statistiques», a-t-il rappelé.

Mais les chiffres sur la construction «viennent s'ajouter à une série de statistiques américaines et étrangères reflétant dans leur ensemble un ralentissement de l'économie», a-t-il commenté en mentionnant notamment la publication d'indicateurs décevants sur l'activité manufacturière en Corée du Sud et à Taïwan lundi, et en Chine jeudi dernier.

Parmi les valeurs du jour, le groupe minier Newmont a gagné 1,9% après le rejet par son conseil d'administration de l'offre de rachat de son concurrent canadien Barrick Gold, numéro un mondial de l'or (+1,6% à la Bourse de New York).

Tesla a abandonné 3,2% alors que son patron Elon Musk a promis de dévoiler le 14 mars les détails du nouveau modèle de véhicule VUS électrique, le Model Y. Cette annonce intervient quelques jours après la mise en vente par le groupe d'un véhicule Model 3 à prix réduit.

Amazon a pour sa part progressé de 1,5%. Le géant technologique envisage de lancer des dizaines de supermarchés à travers les plus grandes villes américaines, à commencer par Los Angeles d'ici à la fin de l'année, selon le Wall Street Journal.

La Bourse de Toronto a débuté la semaine avec un pas de recul, alors que le secteur de l'énergie a chuté dans la foulée du report de la mise en service de la nouvelle Ligne 3 de l'oléoduc d'Enbridge.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a abandonné 30,12 points, clôturant à 16 038,13 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 75,09 cents US, en baisse par rapport à son cours cible de 75,41 cents US, vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut pour livraison en avril a grimpé de 79 cents US, à 56,59 $ US le baril, tandis que celui de l'or a reculé de 11,70 $ US à 1287,50 $ US l'once. Le prix du cuivre pour livraison en mai s'est déprécié de 1,85 cent US, à 2,91 $ US la livre.