Wall Street a clôturé en ordre dispersé jeudi, affaiblie par la plus forte chute mensuelle des ventes au détail aux États-Unis depuis dix ans, au moment où les courtiers attendaient des signaux positifs des négociations commerciales en cours entre Pékin et Washington.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a perdu 0,4 % à 25 439,39 points et l'indice NASDAQ, à forte coloration technologique, s'est apprécié de 0,1 % pour clôturer à 7426,95 points.

L'indice élargi S&P 500 a baissé de 0,3 % à 2745,73 points.

Les statistiques des ventes au détail pour décembre ont déçu les analystes, qui espéraient une légère progression de 0,2 % pour cet indicateur qui reflète en partie l'allant de la consommation aux États-Unis. Elles ont finalement reculé de 1,2 % par rapport à novembre. « Elles ont fortement surpris le marché. Tellement, que beaucoup y vont vu quelque chose de suspect », a affirmé Quincy Krosby de Prudential Financial.

Ce recul, inattendu, s'explique notamment par l'impact du « shutdown » lorsque, à partir du 22 décembre et pour plus d'un mois, des centaines de milliers de fonctionnaires ont été mis au chômage forcé à cause d'un bras de fer budgétaire entre la Maison-Blanche et les démocrates au Congrès. En raison des facteurs exceptionnels qui ont affecté le mois de décembre, « il est trop tôt pour dire que ces chiffres reflètent un ralentissement de l'économie américaine », a noté Art Hogan, stratégiste marchés en chef pour la société National. Selon lui, « si d'autres indicateurs vont dans le même sens à l'avenir, alors nous prendrons la situation davantage au sérieux ».

Il est en revanche acquis qu'un second « shutdown », initialement craint pour vendredi n'aura finalement pas lieu. Le président américain Donald Trump va signer la loi sur le financement du gouvernement fédéral, issu d'un compromis entre parlementaires, d'après la Maison-Blanche. Mais dans le même temps, M. Trump va déclarer l'« urgence nationale » pour boucler le financement du mur qu'il veut ériger à la frontière avec le Mexique afin de lutter contre l'immigration clandestine. Cette annonce surprise n'a toutefois pas fait sursauter les marchés. « Les investisseurs s'inquiéteraient s'il imposait un nouveau "shutdown".

Tant que les administrations demeurent ouvertes, le marché a l'air d'absorber la nouvelle » a affirmé Mme Krosby. En clôturant en hausse jeudi, soutenue par le cours du pétrole brut, la Bourse de Toronto s'est maintenant complètement remise de son plongeon de décembre.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a pris 69,25 points, terminant la séance avec 15 695,98 points. Elle a atteint, plus tôt dans la journée, un sommet de 15 733,13 points, son plus haut niveau depuis le 9 octobre.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 75,20 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 75,53 cents US de la veille. À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 51 cents US à 54,41 $ US le baril, tandis que celui de l'or a retraité de 1,20 $ US à 1313,90 $ US l'once. Le prix du cuivre s'est apprécié de 0,1 cent US à 2,77 $ US la livre. AFP-PC