Les cours du pétrole se sont inscrits en légère hausse vendredi sans toutefois effacer leurs pertes de la semaine alors que le président américain Donald Trump a ravivé les inquiétudes sur le conflit commercial sino-américain.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 62,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 47 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de mars a pris 8 cents à 52,72 dollars.

Sur la semaine, les cours s'inscrivaient en baisse, après avoir atteint des sommets en deux mois lundi : le Brent a perdu 1,04 % et le WTI 4,60 %.

« Les fondamentaux de l'offre (avec les efforts de baisse de production de l'OPEP et la crise au Venezuela) devraient faire monter les prix, mais le marché s'attend toujours à ce que la demande souffre d'un affaiblissement économique », ont commenté les analystes de Saxo Bank.

Des données peu encourageantes sur la croissance en zone euro ont déprimé les courtiers cette semaine. La Commission européenne a fortement abaissé sa prévision de croissance pour cette année.

Bruxelles est passée d'une projection de 1,9 % à 1,3 %.

En fin de semaine dernière, une première estimation d'Eurostat avait déjà montré que cette croissance avait nettement ralenti l'an dernier, à 1,8 %.

Outre ces mauvaises nouvelles pour l'activité économique et donc la demande en pétrole, « des doutes croissants sur la possible résolution du conflit sino-américain pèsent sur les cours du brut », ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Le président des États-Unis Donald Trump a assuré jeudi qu'il n'avait pas prévu de rencontrer son homologue chinois Xi Jinping avant l'échéance du 1er mars, date à laquelle les tarifs douaniers américains augmenteront en l'absence d'accord commercial avec Pékin.

« On attendait qu'ils se voient sans doute au Vietnam avant l'échéance du 1er mars », a rappelé Bart Melek, de TD Securities.

« Inutile de dire que cela ne va pas aider l'économie mondiale et va alimenter les craintes que la demande mondiale de pétrole soit à la peine », a estimé de son côté Stephen Brennock, analyste de PVM.

Les investisseurs ont toutefois relativisé le recul hebdomadaire des cours du brut cette semaine, dans la mesure où ceux-ci ont bondi de plus de 20 % depuis Noël.