La Bourse de New York a terminé en nette baisse mardi, fragilisée, au retour d'un week-end prolongé, par un regain d'inquiétudes sur l'économie mondiale et d'incertitudes sur les négociations entre la Chine et les États-Unis.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a cédé 1,2 % pour clôturer à 24 404,48 points et le NASDAQ, à forte coloration technologique, a reculé de 1,9 %, à 7020,36 points.

L'indice élargi S&P 500 a, quant à lui, perdu 1,4 %, à 2632,90 points.

Cet accès de faiblesse correspond à une consolidation normale après quatre semaines de forte hausse, selon Quincy Krosby, de Prudential. Le S&P 500 avait notamment bondi de 13,6 % depuis le 24 décembre.

Mais cette réaction technique a été alimentée par les inquiétudes sur la croissance mondiale.

Le Fonds monétaire international (FMI) a, d'une part, abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2019 à 3,5 %, prenant acte de la persistance des tensions commerciales et de la montée des risques politiques.

Le Bureau national des statistiques (BNS) chinois a, d'autre part, annoncé que la croissance de la deuxième puissance économique mondiale avait avancé à son rythme le plus lent depuis 2009 au quatrième trimestre 2018 (+6,4 %). Sur l'ensemble de l'année, c'est la croissance la plus lente (6,6 %) depuis 1990.

Dans le même temps aux États-Unis, les discussions sur le budget étaient toujours paralysées par le bras de fer entre les démocrates au Congrès et la Maison-Blanche sur le financement d'un mur anti-immigration à la frontière avec le Mexique, prolongeant par conséquent la fermeture partielle des administrations fédérales.

Alors que les indices évoluaient déjà nettement dans le rouge, « la parution en cours de séance d'informations sur l'annulation de discussions destinées à préparer la prochaine série de négociations officielles entre la Chine et les États-Unis a jeté de l'huile sur le feu », a indiqué Mme Krosby.

Selon le Financial Times et CNBC, l'administration de Donald Trump a refusé de tenir cette semaine des réunions avec des émissaires chinois pour préparer le terrain à la venue de Liu He, négociateur commercial en chef de Pékin, à la fin du mois.

« Le marché s'inquiète de voir les discussions s'enliser, voire devenir plus compliquées », a souligné Mme Krosby.

La Maison-Blanche a toutefois formellement démenti les informations des deux médias juste avant la clôture de Wall Street.

Sur le front des valeurs, le groupe pharmaceutique et de produits d'hygiène Johnson & Johnson (JNJ) a reculé de 1,5 %. Le groupe s'est montré prudent pour 2019, alors que ses frais juridiques ont doublé au moment où il fait face à une action en nom collectif (class action) aux États-Unis, dont les auteurs affirment que son talc contient de l'amiante.

Le groupe de services pétroliers Halliburton a perdu de son côté 3,1 %. Il est repassé dans le vert au quatrième trimestre 2018, le redressement continu de son activité à l'international ayant compensé une baisse de la demande pour ses services en Amérique du Nord.

La plateforme de ventes en ligne eBay a bondi de 6,1 % alors que le fonds d'investissement activiste Elliott Management a dévoilé détenir 4 % des actions de l'entreprise et demandé une revue de son portefeuille d'activités.

La Bourse de Toronto a mis fin à sa séquence de 12 séances consécutives de gains, les inquiétudes au sujet de la croissance économique mondiale ayant fait reculer les prix du pétrole brut et fait plonger le marché de plus de 100 points.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a retraité de 120,40 points (_0,8 %) pour terminer la journée à 15 233,76 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 74,96 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 75,20 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 1,03 $ US à 53,01 $ US le baril, tandis que celui de l'or a gagné 80 cents US à 1283,40 $ US l'once. Le prix du cuivre a rendu 5,95 cents US à 2,66 $ US la livre.