(New York) La Bourse de New York a terminé dans le vert mercredi après trois séances de baisse, portée par l’optimisme sur le front commercial sino-américain et par la forte augmentation des prix du pétrole.

Son indice vedette, le Dow Jones, est monté de 0,53 %, à 27 649,78 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a pris 0,54 %, à 8566,67 points, et l’indice élargi S&P 500 a gagné 0,63 %, à 3112,76 points.

Au lendemain de propos de Donald Trump, semblant indiquer qu’un accord commercial avec Pékin pourrait être reporté après l’élection présidentielle de l’an prochain aux États-Unis, les investisseurs ont retrouvé mercredi des raisons d’espérer.

Selon l’agence Bloomberg, citant des sources proches des négociations, les deux premières puissances mondiales se sont en effet rapprochées d’un texte, qui pourrait voir le jour avant la nouvelle vague de surtaxes douanières américaines prévue le 15 décembre.

« C’est une situation où les coups de fouet succèdent aux coups de moue », analyse Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

« L’enthousiasme d’aujourd’hui a permis aux investisseurs de se reporter vers certaines valeurs qui avaient baissé lors du déclin des derniers jours », ajoute l’expert.

La place new-yorkaise a également été soutenue par la forte poussée des prix de l’or noir, qui a principalement bénéficié au secteur de l’énergie, dont le sous-indice au sein du S&P 500 est monté de 1,57 %.

A la veille du sommet de l’OPEP à Vienne, certains acteurs du marché tablent sur des coupes encore plus importantes de la production du cartel et de ses alliés.

Les stocks de brut aux États-Unis ont par ailleurs reculé pour la première fois en six semaines, selon les chiffres hebdomadaires de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie.  

Pichai, patron d’Alphabet

Au rang des indicateurs, les créations d’emplois aux États-Unis ont nettement ralenti en novembre, selon l’enquête mensuelle de la firme de services aux entreprises ADP. Le secteur privé a créé 67 000 emplois le mois dernier après 121 000 en octobre. Les analystes s’attendaient à 175 000 nouveaux emplois en novembre.

La croissance de l’activité dans les services aux États-Unis a aussi freiné en novembre, selon l’indice de l’association professionnelle ISM.

« Cela souligne que le rapport officiel sur le taux de chômage et les créations d’emplois publié vendredi pourrait indiquer que le marché de l’emploi commence à se fissurer », juge M. Cardillo.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine remontait après avoir nettement baissé la veille. Vers 16 h 35, il s’établissait à 1,772 % (contre 1,716 % à la clôture mardi).

Parmi les valeurs du jour, Alphabet, la maison mère de Google, a pris 1,87 %. Le groupe a annoncé mardi que Sundar Pichai, déjà patron de Google, prenait en plus la tête d’Alphabet, remplaçant Larry Page, cofondateur avec Sergey Brin du géant de l’internet. MM. Page et Brin restent toutefois actionnaires et membres du Conseil d’administration d’Alphabet.

Le voyagiste en ligne Expedia a grimpé de 6,21 % alors que le groupe, peinant à s’ajuster à l’évolution de son marché et miné par des résultats désastreux, a limogé mercredi son PDG Mark Okerstrom et son directeur financier Alan Pickerill.

United Airlines a cédé 0,79 %. La compagnie aérienne a annoncé mardi avoir commandé 50 Airbus 1321 pour remplacer sa flotte vieillissante de Boeing 757. L’action de Boeing a elle reculé de 0,92 %.

Toronto en hausse

L’indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a grimpé de 5,16 points pour terminer la séance avec 16 897,34 points.

Les deux premiers jours de cette semaine ont été marqués par une activité de vente massive, alors que les tensions commerciales se sont intensifiées. Lundi, la Chine a annoncé des représailles à la manifestation de soutien des États-Unis aux manifestants de Hong Kong. Le lendemain, le président des États-Unis, Donald Trump, a déclaré qu’il n’avait « pas d’échéancier » pour un accord commercial avec la Chine et qu’il était prêt à attendre jusqu’à après les élections américaines de 2020 pour en obtenir un.

Au cours de ces deux jours, le TSX a perdu près de 150 points, tandis que les principaux indices au sud de la frontière ont également terminé dans le rouge.

Ce sentiment a changé mercredi, alors que les investisseurs ont retrouvé l’espoir d’en arriver à un accord commercial. L’agence Bloomberg a cité des personnes informées des pourparlers, affirmant que les deux pays s’approchaient d’un accord sur la réduction de certains droits de douane.

Maintenant, les investisseurs se concentrent sur la date limite du 15 décembre, a souligné M. Taylor. Si aucun accord n’est conclu à cette date, les États-Unis commenceront à imposer une nouvelle série de tarifs sur certains produits chinois entrant aux États-Unis.

À Toronto, le secteur de l’énergie a affiché la meilleure croissance, soit 2,66 %. Ilétait suivi du secteur des technologies de l’information, qui a gagné 1,17 %. Six des onze plus grands secteurs du parquet torontois ont néanmoins terminé la journée sur un recul, notamment ceux de la consommation discrétionnaire et des biens de consommation de base, qui ont lâché 1,63 % et 1,15 % respectivement.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 75,63 cents US, en hausse par rapport à son cours moyen de 75,18 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 2,33 $ US à 58,43 $ US le baril, tandis que celui de l’or a reculé de 4,20 $ US à 1480,20 $ US l’once. Le prix du cuivre s’est pour sa part apprécié de 3,6 cents US à 2,66 $ US la livre.