(New York) La Bourse de New York a terminé dans le rouge mercredi, lestée par un regain de pessimisme sur le front commercial sino-américain, la signature imminente d’un accord « de phase 1 » entre les deux pays semblant s’éloigner.

Le Dow Jones Industrial Average, l’indice vedette de Wall Street, a reculé de 0,40 % pour terminer à 27 821,09 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a cédé de 0,51 %, à 8526,73 points, après avoir franchi un nouveau record la veille à la clôture.

L’indice élargi S&P 500 a lâché 0,38 % à 3108,46 points.

Selon le Wall Street Journal mercredi, citant des membres de l’administration Trump, les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine progressent difficilement, ce qui pourrait compromettre la signature d’un accord commercial partiel.

Les deux parties peineraient notamment à parvenir à un compromis sur plusieurs sujets clefs, dont la levée des tarifs supplémentaires imposés par Washington et l’achat de produits agricoles américains par Pékin.  

Les relations se sont envenimées après l’adoption à l’unanimité par le Sénat américain mardi d’un texte soutenant les « droits de l’Homme et la démocratie » à Hong Kong, qui a provoqué la colère de Pékin.

Mardi soir, le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross s’était pourtant montré optimiste au sujet des chances de parvenir bientôt à un accord commercial.  

« Si nos négociateurs avaient le sentiment qu’il n’y avait aucun espoir, ils se seraient arrêtés. Donc, clairement, nous pensons qu’il y a de l’espoir », avait-il affirmé sur Fox Business Network.

Selon Quincy Krosby de Prudential, « la question que se pose le marché est de savoir s’il va y avoir ou non une escalade dans la guerre commerciale et si le président américain va ou non imposer des tarifs supplémentaires (sur des produits importés de Chine, NDLR) le 15 décembre ».

L’administration Trump pourrait en effet le mois prochain frapper de droits de douane supplémentaires quelque 160 milliards de dollars de biens chinois n’ayant pas encore été surtaxés.

Target bondit

Les investisseurs ont par ailleurs pris connaissance mercredi du compte-rendu de la précédente réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, dans lequel l’institution s’est montrée unanimement très défavorable à l’instauration de taux d’intérêt négatifs aux États-Unis.

Fin octobre, la Fed avait abaissé ses taux d’intérêt pour la troisième fois d’affilée dans un effort pour soutenir la croissance des États-Unis qui ralentit.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine s’établissait à 1,745 % vers 16 h 30, en recul par rapport à sa clôture de la veille (1,783 %).

Sur le front des valeurs, Target a bondi de  14,06 % après avoir dépassé les attentes des analystes lors de la publication de ses résultats trimestriels. L’enseigne a notamment enregistré une hausse de 4,5 % de ses ventes à périmètre comparable (en nombre de magasins).

Lowe’s est monté de 3,91 %. Le quincailler a également fait part de résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Boeing a progressé de 1,07 %. Emirates a officialisé mercredi une commande ferme de 30 Boeing 787-9 pour un montant de 8,8 milliards de dollars.

Mardi, l’avionneur américain avait annoncé une deuxième commande ferme en deux jours de 737 MAX, son modèle cloué au sol depuis mi-mars après deux accidents mortels ayant fait 346 morts.

Fiat Chrysler Automobiles a reculé de 3,72 %. le constructeur italo-américain a accusé General Motors (-3,02 %) de vouloir perturber ses fiançailles avec le constructeur français PSA en déposant une plainte opportune pour corruption visant à fausser des négociations salariales aux États-Unis.

Uber s’est apprécié de 3,62 %. Le groupe de VTC a annoncé que les utilisateurs de sa plateforme au Brésil et au Mexique pourraient, à partir de décembre, effectuer des enregistrements sonores de leur trajet par mesure de sécurité.