Les débours d’achat et de financement d’une propriété résidentielle, ainsi que les dépenses d’entretien et de rénovation qui en découlent, constituent l’un des piliers de l’économie de consommation aux États-Unis.

Or, dans le contexte où le secteur de la consommation apparaît des plus résilients dans l’économie américaine, en contrepoids des coups de frein dans les secteurs industriels, les marchés financiers porteront une attention particulière à la mise à jour des chiffres de mises en chantier résidentielles et de reventes de maisons existantes en octobre aux États-Unis.

Ces mises à jour sont attendues mardi et jeudi, respectivement.

Entre-temps, à quoi s’attendre après les replis rapportés en septembre pour chacune de ces deux mesures ?

Selon les économistes de la Banque Scotia, « les mises en chantier en octobre aux États-Unis devraient rebondir – de 6,7 % à 1,34 million en termes annualisés – après la forte baisse mensuelle de plus de 9 % enregistrée en septembre », notent-ils dans leur billet hebdomadaire de conjoncture.

Par ailleurs, les ventes de maisons existantes en octobre aux États-Unis devraient être peu modifiées, en faible rebond mensuel de 1,3 % autour de 5,45 millions d’unités sur un an après le repli mensuel de 2,2 % rapporté en septembre.

Les économistes de la Banque Scotia

À la Banque Nationale, l’économiste Jocelyn Paquet et ses collègues notent dans leur billet hebdomadaire que « les mises en chantier résidentielles pourraient avoir augmenté [en octobre] à 1,32 million en termes annualisés si, comme nous le croyons, les mises en chantier de logements collectifs ont augmenté à un rythme correspondant au nombre croissant de permis de bâtir délivrés pour cette catégorie ces derniers mois ».

Quant aux reventes de résidences existantes, les économistes de la Nationale s’attendent à un rebond autour de 5,5 millions d’unités en termes annualisés, « si l’on en croit la récente hausse de l’indice des ventes de logements en cours ».

Du côté des économistes du Mouvement Desjardins, on s’attend aussi à un rebond des mises en chantier en octobre aux environs de 1,3 million d’unités, en termes annualisés.

« C’est ce que suggèrent les permis de bâtir des mois précédents, qui sont demeurés très élevés » en dépit du repli de 9,4 % des mises en chantier rapporté pour septembre, notent-ils dans leur billet hebdomadaire de conjoncture.

« La création d’emplois dans le secteur de la construction résidentielle a aussi été plus forte en octobre qu’en septembre, soulignent-ils par ailleurs. Et l’indice de confiance des constructeurs s’est amélioré au cours des derniers mois. »

Les maisons existantes

Quant aux reventes de maisons existantes, les économistes de Desjardins s’attendent aussi à ce que « la tendance haussière revienne dès octobre » au niveau de 5,5 millions d’unités, toujours en termes annualisés.

« La revente de maisons avait diminué de 2,2 % en septembre, mais ce recul faisait suite à une hausse totale de 4 % au cours des deux mois précédents », notent-ils.

Par ailleurs, « la hausse des demandes de prêts hypothécaires en vue d’un achat a considérablement augmenté à la fin de septembre et au début d’octobre, ce qui était un autre signe positif pour les ventes ».

À la Banque CIBC, l’économiste Katherine Judge et ses collègues indiquent dans leur billet hebdomadaire qu’ils s’attendent à une « réaccélération du rythme de mises en chantier résidentielles en octobre au niveau de 1,33 million d’unités », en termes annualisés.

« Les mises en chantier avaient reculé plus que prévu en septembre, en raison d’une baisse démesurée dans le segment plus volatil des immeubles multilogements. Entre-temps, les mises en chantier de résidences unifamiliales étaient restées stables, rattrapant presque le terrain perdu par rapport à la période correspondante l’an dernier. »

Mercredi : rapport de fin d’exercice de Metro

La plus grosse entreprise québécoise de magasins d’alimentation et de pharmacies (filiale Jean Coutu), qui vaut 14 milliards en Bourse, fera le point sur ses résultats et ses perspectives d’affaires en fin d’exercice 2019, terminé le 28 septembre. Parmi les analystes, on anticipe pour le quatrième trimestre une autre progression significative du bénéfice par action – de 20 %, autour de 69 cents –, propulsée par une croissance de 2,7 % de revenus, autour de 3,8 milliards de dollars. Pour tout l’exercice, les analystes anticipent des revenus annuels en progression de 16 %, autour de 6,7 milliards, mais un bénéfice net en repli significatif autour de 723 millions après les gains spéciaux qui avaient été comptabilisés l’an dernier.

Mardi et mercredi : rapport trimestriel de Home Depot et de Lowe’s (Rona)

Les deux plus gros détaillants nord-américains en réno-décoration résidentielle feront le point sur leurs résultats de troisième trimestre et leurs perspectives d’affaires à court terme. Or, avec la vigueur de l’économie de consommation résidentielle aux États-Unis, les attentes demeurent élevées parmi les analystes et les investisseurs. Chez Home Depot, dont le rapport est attendu mardi, les analystes anticipent un rebond de croissance annualisée des revenus de l’ordre de 4,5 %, autour de 27,5 milliards US. Chez le concurrent Lowe’s, dont la filiale Rona au Canada est en difficulté, les résultats sont attendus mercredi avec une forte progression du bénéfice net trimestriel, au-delà de 1 milliard US pour le troisième trimestre d’affilée. Les revenus sont pressentis en faible croissance de 1,7 %, aux environs de 17,7 milliards US.