(Paris) Les Bourses européennes ont terminé en très fort recul mercredi, minées par la résurgence de craintes d’une récession de l’économie mondiale, après la publication d’indicateurs américains décevants.

Wall Street de son côté évoluait en nette baisse en cours de séance. Son indice vedette, le Dow Jones, a même perdu jusqu’à 2,02 %.

Vers 18 h 30 (16 h 30 GMT), il était toujours mal orienté et s’établissait à-1,95 %, à 26 054,40 points, l’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, lâchait lui 1,80 %, à 7766,30 points et l’indice élargi S&P 500 1,90 % à 2284,31 points.

«Une cristallisation de toutes les craintes»

« Il y a une cristallisation de toutes les craintes », a résumé auprès de l’AFP Daniel Larrouturou, gérant actions à Dôm Finance.

« L’onde de choc générée par les chiffres manufacturiers américains hier s’est prolongée aujourd’hui. S’y est ajouté dans la matinée un mauvais chiffre pour les ventes de détail à Hong Kong qui a beaucoup pesé sur le luxe, puis les révisions significatives à la baisse de la croissance allemande par ses principaux instituts de recherche », a-t-il détaillé.

« Le ralentissement des créations d’emplois dans le privé aux États-Unis est venu renforcer les doutes sur la vigueur de la croissance américaine, et pour ajouter à la morosité ambiante, l’OMC a autorisé Washington à imposer des taxes sur des produits européens », a encore noté l’expert.

L’activité du secteur manufacturier aux États-Unis a encore reculé en septembre pour tomber à son plus bas niveau en dix ans, tandis que le secteur privé aux États-Unis a créé 135 000 emplois en septembre, moins que le mois précédent et que les attentes des analystes, selon l’enquête mensuelle d’ADP publiée mercredi.

En représailles à des aides accordées à Airbus, l’Organisation mondiale du commerce a autorisé mercredi les États-Unis à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d’euros) de biens européens par an, une décision aussitôt contestée par l’UE qui a menacé de riposter.

L’Eurostoxx a pour sa part perdu 2,98 %.

Du côté des valeurs

VAGUE ROUGE SUR LES CYCLIQUES

Les titres cycliques, les plus sensibles à la conjoncture, ont été frappés de plein fouet, à l’instar d’ArcelorMittal (-6,21 % à 11,95 euros) ou Michelin (-3,26 % à 98,92 euros) à Paris. A Londres, BHP a lâché 4,09 % à 1665,00 pence et Rio Tinto 4,65 % à 4006,00 pence.

Le luxe a également beaucoup souffert. Kering a reculé de 3,87 % à 436,10 euros et LVMH de 3,67 % à 344 euros.

L’AUTOMOBILE DÉRAPE

Le secteur, particulièrement sensible aux tensions commerciales, a également souffert : à Francfort, Volkswagen a perdu 3,03 % à 149,14 euros, BMW 1,89 % à 6316 euros. A Paris, Peugeot a abandonné 3,47 % à 21,70 euros et Renault 2,32 % à 50,89 euros.

LES INDICES EN UN COUP D'OEIL

GRAPHIQUE BOURSORAMA

L'indice CAC-40 a perdu 3,12 % à Paris.

Paris-CAC 40 : -3,12 % à 5422,77 points   

Francfort-Dax : -2,76 % à 11 925,25 points  

Londres-FTSE 100 : -3,23 % à 7122,54 points 

Milan-FTSE MIB : -2,87 % à 21 298,20 points  

Madrid-IBEX 35 : -2,77 % à 8912,20 points  

Lisbonne-PSI 20 : -1,35 % à 4882,33 points

Bourse suisse-SMI : -1,96 % à 9757,28 points 

Amsterdam-AEX : -2,77 % à 558,01 points 

Bruxelles-BEL 20 : -2,72 % à 3566,37 points