Sans surprise, le secteur de l’énergie a soulevé le principal indice de la Bourse de Toronto au cours de la première séance de la semaine.

L’indice S&P/TSX a ajouté 69 points, l’équivalent de 0,4 %, pour s’approcher à 249 points seulement du seuil psychologique des 17 000 points.

Le secteur de l’énergie s’est démarqué de tous les autres à Toronto avec une hausse de 9 %.

Neuf des dix titres de l’indice S&P/TSX qui ont enregistré les plus fortes appréciations, hier, proviennent du secteur de l’énergie. Les titres de Baytex, Encana, Meg, Enerplus, Canadian Natural Resources, Cenovus, Vermilion, Whitecap et Nuvista ont tous gagné entre 11 % et 17 %.

Les titres du secteur canadien de l’énergie étaient bon marché avant les attaques du week-end en Arabie saoudite et demeurent des « aubaines », commente le responsable de la recherche dans le secteur de l’énergie à la BMO, Randy Ollenberger, en entrevue à La Presse canadienne.

Cet expert s’attend à ce que les prix du brut demeurent élevés même si les Saoudiens parviennent à restaurer leur production rapidement, ce qui devrait contribuer à donner plus de moyens aux entreprises du secteur de l’énergie pour investir dans leurs activités.

L’analyste Bill Featherston, de la firme Credit Suisse, estime de son côté que le marché va maintenant escompter un risque géopolitique plus important, ce qui veut dire que les prix du brut vont demeurer élevés même si la production saoudienne est restaurée rapidement.

« Toutefois, si l’Arabie saoudite a besoin d’une période de temps prolongée pour restaurer sa production, je m’attends à ce que les prix du brut flambent de nouveau parce que la capacité de production mondiale est insuffisante pour compenser la perte de cinq millions de barils par jour », souligne-t-il dans une note de recherche publiée hier.

Le seul titre de l’indice S&P/TSX s’étant distingué qui ne fait pas partie du secteur de l’énergie est Dream Global, une fiducie immobilière qui a indiqué hier avoir accepté une offre d’achat de plus de 6 milliards de la part de Blackstone.

La hausse des prix du pétrole a soutenu le dollar canadien. Sur le marché des devises, le huard s’est négocié au cours moyen de 75,48 cents US, par rapport à son cours moyen de 75,43 cents US de la veille.

Le pétrole inquiète aussi Wall Street 

Au sud de la frontière, Wall Street a clôturé en baisse, hier, en raison des inquiétudes liées au pétrole. Son indice vedette, le Dow Jones, a lâché 0,52 %, à 27 076,82 points, après huit séances de hausse consécutives. Quant au NASDAQ, l'indice a reculé de 0,28 %, à 8153,54 points, et l’indice élargi S&P 500 a cédé 0,31 %, à 2997,96 points.

« Un tel mouvement des cours du pétrole crée de l’anxiété sur les marchés », a souligné Nate Thooft, de Manulife Asset Management.

Mais, selon l’expert, « le repli est finalement assez léger. Quand des événements aussi importants se sont produits au Moyen-Orient dans le passé, on a vu des réactions bien plus importantes ».

« Cela indique que le marché se concentre sur d’autres sujets qui lui semblent plus importants, comme les perspectives de croissance ou les décisions liées à la guerre commerciale », a poursuivi M. Thooft.

Ailleurs à la Bourse des matières premières de New York, le cours de l’or a avancé de 12 $US, à 1511,50 $US l’once, tandis que celui du cuivre s’est apprécié de 6 cents US, à 2,64 $US la livre.

— Avec l’Agence France-Presse et La Presse canadienne