Wall Street a de nouveau lourdement chuté vendredi et clôturé  le mois de mai sur sa première baisse mensuelle de l’année, affectée par des menaces de Donald Trump d’imposer des taxes douanières punitives sur les importations mexicaines.

L’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a reculé de 1,4 %, à 24 815,04 points et l’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a baissé de 1,5 %, à 7453,15 points.

L’indice élargi S&P 500 a abandonné 1,3 % à 2752,06 points.

« Donald Trump a étendu la guerre commerciale et on se dirige désormais droit vers la tempête », a analysé Peter Cardillo de Spartan Capital.

À compter du 10 juin, les États-Unis vont imposer des taxes douanières supplémentaires de 5 % sur les biens importés du Mexique, tant que les immigrés clandestins continueront d’affluer aux États-Unis en passant par la frontière mexicaine, a affirmé jeudi Donald Trump.

Directement inquiétés car fortement dépendants du marché mexicain sur le plan de la production ou de la sous-traitance, les titres des constructeurs automobiles ont été très chahutés : General Motors a perdu 4,25 %, Fiat Chrysler 5,82 %, et Ford 2,26 %.

Très sensibles à l’environnement économique, les valeurs technologiques ont également été affectées : Amazon a perdu 2,3 %, Facebook 3 % et Microsoft 1,6 %.

Les valeurs pétrolières ont par ailleurs été très affaiblies, en raison d’un plongeon des cours du brut pour les mêmes raisons. ExxonMobil a perdu 1,7 %.

La menace de M. Trump jeudi est venue clôturer un mois de mai marqué déjà dès le 5 mai par l’annonce du relèvement de 10 % à 25 % des taxes douanières sur 200 milliards US de biens chinois importés aux États-Unis.

Ce conflit commercial a entraîné une fébrilité accrue des marchés, conduisant à leur première baisse mensuelle depuis décembre : le Dow Jones a perdu 6,7 %, le NASDAQ 7,9 % et le S&P 500 6,6 %.

L’annonce du 5 mai suivait elle-même d’autres taxes punitives sur plus de 250 milliards US de marchandises depuis quasiment un an que dure le bras de fer entre Pékin et Washington.

Ce feuilleton commercial a connu de nouvelles péripéties vendredi. Pékin a annoncé la création de sa propre liste noire d’entreprises étrangères « non fiables » sans toutefois donner de nom, en réponse à l’offensive américaine contre son fleuron Huawei.

Sur le marché obligataire, le taux américain à dix ans poursuivait sa chute libre après avoir déjà fortement baissé ces derniers jours : il a atteint vendredi un nouveau plus bas depuis septembre 2017, à 2,1263 %.

La chute de ce taux d’intérêt signifie que les investisseurs préfèrent délaisser les actifs réputés risqués, comme les actions, au profit d’investissements plus sûrs, tels que les obligations d’État américaines. La baisse du taux d’intérêt survient généralement lorsque la demande augmente, faisant en parallèle monter le prix de ces produits financiers.

 La Bourse de Toronto a mis fin à son pire mois depuis le début de l’année en clôturant en baisse, minée par le plan des États-Unis visant à imposer des tarifs sur les importations mexicaines.

L’indice composé S&P/TSX a reculé de 51,75 points, pour terminer la journée avec 16 037,49 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 73,93 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 74,07 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut s’est déprécié de 3,09 $ US à 53,50 $ US le baril, tandis que celui de l’or a avancé de 18,70 $ US à 1311,10 $ US l’once. Le prix du cuivre a pour sa part rendu 1,4 cent US à 2,64 $ US la livre.

- La Presse canadienne