(New York) L’action du constructeur de véhicules électriques Tesla, qui enchaîne les déconvenues, est tombée lundi sous le seuil symbolique des 200 dollars pour la première fois depuis décembre 2016.  

Le titre du groupe d’Elon Musk est descendu en début de séance jusqu’à 195,25 dollars et perdait encore vers 11 h 35 4,59 % à 201,34 dollars.  

Il vaut ainsi en Bourse un peu moins de 35 milliards de dollars alors qu’il en valait encore près de 65 milliards fin 2018.  

Après avoir encaissé une lourde perte au premier trimestre en raison de livraisons moins importantes que prévu, le groupe fait face aux interrogations croissantes sur sa solidité financière.  

Tesla a certes promis de renouer avec les bénéfices dans la deuxième partie de l’année à la faveur d’un rebond de ses livraisons de voitures et d’économies, mais n’a pas complètement convaincu investisseurs et analystes.  

Le spécialiste qui suit le groupe pour Wedbush, Daniel Ives, a ainsi estimé dans une note diffusée dimanche avoir « des inquiétudes majeures sur la trajectoire des perspectives de croissance pour Tesla et de la demande pour sa Model 3 aux États-Unis au cours des prochains trimestres ».  

Pour atteindre ses objectifs de rentabilité au second semestre, Tesla doit tailler d’autant plus dans ses dépenses, ce qui relève selon lui d’une « tâche aussi difficile que de monter le Kilimandjaro ».

Il met notamment en avant le ralentissement de la demande aux États-Unis, les coûts élevés liés à la nécessité d’accélérer la cadence dans son usine de production à Fremont, aux États-Unis, ou à la mise en route de son usine à Shanghai ainsi que la distraction que constituent les diverses initiatives du groupe dans l’assurance ou le taxi autonome.

Pour Garrett Nelson de CFRA, les interrogations ont été ravivées par un courriel d’Elon Musk envoyé aux employés du groupe les appelant à limiter les dépenses au vu de la situation financière précaire de l’entreprise, quelques semaines seulement après une levée de 2,7 milliards de dollars.  

« Cela représente un signal d’alarme sur les problèmes de liquidité que de nombreux observateurs pensaient résolus avec la levée de capitaux », a-t-il souligné auprès de l’AFP. Cela suggère également « que les ventes de voitures au deuxième trimestre n’ont peut-être pas rebondi aussi vivement que promis par le groupe ».