(New York) Les dizaines de caméras de médias internationaux, les nombreux badauds et les employés présents pour la plus grosse introduction en Bourse de l’année n’ont pas empêché le géant américain Uber d’effectuer des premiers pas décevants vendredi.

Les sourires sur les visages des employés d’Uber et des investisseurs au moment de l’arrivée du PDG Dara Khosrowshahi sur le parquet du New York Stock Exchange se sont progressivement figés, à mesure que les écrans sur place abaissaient le niveau de prix d’ouverture attendu, une formule calculée en fonction de l’appétit des investisseurs pour le titre.

PHOTO BRENDAN MCDERMID, REUTERS

Un courtier portait une veste avec le logo.

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Le PDG d'Uber, Dara Khosrowshahi et le cofondateur Garrett Camp prennent un égoportrait sur le plancher de la Bourse de New York.

Le titre Uber a finalement clôturé vendredi sur un plongeon de 7,62 % à 41,57 dollars, soit bien en-dessous du prix d’ouverture qu’avait fixé le groupe la veille à 45 dollars. Mais il avait démarré sa cotation avec une baisse à 42 dollars.

Ce prix d’ouverture, reflet d’une demande plus basse qu’anticipé, était déjà considéré comme modeste. De timides applaudissements ont retenti lors du démarrage de la cotation du titre Uber vers 15 h 50 GMT, bien loin de la clameur entendue à l’ouverture des marchés un peu plus de deux heures auparavant.

A ce moment, l’optimisme et la bonne humeur y étaient alors de rigueur, Uber et le NYSE ayant mis les petits plats dans les grands pour célébrer la plus grosse entrée en Bourse de l’année.

M. Khosrowshahi avait symboliquement lancé la séance en sonnant la traditionnelle cloche de la Bourse sur une estrade, face à des cadres d’Uber triés sur le volet.

Les banques et courtiers pilotant l’opération ont ensuite commencé leur travail de stabilisation du cours. D’abord affiché au-dessus de 45 dollars, le titre a progressivement reculé avant que l’ensemble des opérateurs ne s’accordent sur le prix de 42 dollars.

Vendredi matin, le bâtiment de Wall Street, au cœur du quartier financier de New York au sud de Manhattan, s’était paré pour l’occasion d’une large bannière blanche sur fond noir, les couleurs de l’entreprise fondée il y a dix ans à San Francisco.

Devant cet immeuble très ancien, deux camions estampillés « Uber Eats », le service de livraison de repas d’Uber, avaient été installés sur une fausse pelouse verte.

« C’est un grand jour pour Uber et certainement un grand jour pour le New York Stock Exchange », a affirmé Peter Cardillo, chef économiste de Spartan Capital, qui arpente les allées du New York Stock Exchange depuis cinquante ans.

Mais malgré ce dispositif tape à l’œil, l’attraction de la matinée pour les curieux s’étant déplacés était bien le patron de l’entreprise.

M. Khosrowshahi, 49 ans, d’origine iranienne et ancien patron d’Expedia, préside aux destinées d’Uber depuis 2017 en remplacement du très décrié cofondateur Travis Kalanick.

Costume sombre sur chemise blanche sans cravate et arborant sa traditionnelle barbe de trois jours, il a d’abord répondu aux questions de la chaîne d’informations financières CNBC qui, pour l’occasion, avait délocalisé son plateau en pleine rue, quoique légèrement en hauteur pour se mettre à l’abri des passants.

Assailli par les journalistes à l’extérieur du bâtiment à l’issue de cet entretien, il a confié que la « chose la plus importante est que l’on se remette au travail et que nous continuions à bâtir » la société. Avant de s’engouffrer dans l’immeuble.  

Dans l’immense salle abritant les quelques courtiers encore présents sur le parquet de Wall Street et les studios de médias, de larges écrans suspendus diffusaient des images des divers véhicules utilisés par la compagnie, du scooter à la voiture, en passant par la camionnette et l’hélicoptère.

A l’extérieur, une poignée de chauffeurs mécontents avait déployé une banderole appelant l’entreprise à « arrêter de profiter des travailleurs ».