Les Bourses européennes ont terminé dans le vert après une demi-séance calme lundi, mais ont dégringolé sur l'ensemble de l'année, perdant 10 % à 20 % sur fond de Brexit, de guerre commerciale et de craintes pour la croissance.

L'année écoulée s'est révélée « pire qu'anticipé », a relevé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant bleu gestion, « car si les sujets d'inquiétude existaient, personne n'imaginait que cela entraînerait une chute aussi significative des indices européens ».

Le conflit commercial restera l'une des craintes principales des investisseurs l'an prochain, avec « la question du Brexit, celle plus globale d'un ralentissement économique et celle de l'attitude des banques centrales », a ajouté M. Larrouturou.

Les indices boursiers américains ont connu une année difficile, observant leur plus lourde baisse depuis 2008 et entraînant régulièrement les places européennes dans leur sillage, au gré des annonces de la Fed, des rebondissements du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis ou des mouvements des valeurs technologiques.  

La baisse du pétrole a également joué sur le cours des grands groupes européens tandis que les valeurs financières ont souffert des taux bas et du bras de fer entre Bruxelles et Rome sur la dette italienne. Quant aux constructeurs automobiles et leurs équipementiers, ils ont été victimes du retournement de la baisse de la demande et de nouvelles normes anti-pollution.  

Pertes de 10 à 20 %

L'Eurostoxx 50 a gagné 0,50 %, finissant l'année au-dessus de la barre des 3000 points, à 3001,42 points. Il l'avait commencée au dessus des 3500 points, observant donc sur douze mois une baisse de près de 15 %.  

À Paris, le CAC 40 a terminé en nette hausse lundi (+1,11 %) à 4730,69 points, sans que la Bourse de Paris ne réduise pour autant les pertes de 2018 (-10,95 %), sa pire année depuis 2011 (-16,95 %).  

Dans le palmarès annuel de l'indice, l'équipementier aéronautique Safran a enregistré la meilleure performance avec une hausse de 22,69 % tandis que l'équipementier automobile Valeo a fermé la marche avec une perte de 59,03 %.

A Londres, l'indice FTSE-100 a terminé la séance quasiment à l'équilibre (-0,09 %) à 6728,13 points.  

Sur l'ensemble de l'année, il a subi une chute de 12,48 %, sa plus mauvaise performance depuis 2008 et la crise financière. Le Brexit risque d'être le thème dominant sur le marché britannique en 2019, avec un divorce effectif prévu le 29 mars prochain.

La plus mauvaise performance de l'indice vedette est signée par le cigarettier British American Tobacco (-50,18 %) qui souffre de la lutte du gouvernement américain contre les cigarettes mentholées. La plus forte hausse est décrochée par le distributeur en ligne Ocado (+98,94 %), qui a signé un partenariat important aux États-Unis, illustrant l'essor de la vente sur l'internet.

L'Ibex 35, indice vedette de la Bourse de Madrid, a clôturé en hausse de 0,54 % à 8539,90 points, un ultime sursaut qui ne compense pas les pertes de 2018 (-14,95 %).

L'année a notamment été marquée par la dégringolade du groupe de grande distribution Dia qui est sorti de l'indice fin décembre, après avoir perdu plus de 90 % de sa valeur en Bourse depuis janvier.

Selon Aitor Mendez, analyste chez IG Markets, le marché boursier espagnol a réalisé sa pire année en huit ans, avec notamment des pertes qui atteignent 14,95 % pour l'Ibex 35. Les banques ont fait partie des valeurs « les plus sanctionnées » tandis que plusieurs groupes énergétiques ont observé des hausses de plus de 10 %.  

L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a gagné 1,81 % sur la séance à 4731,47 points. Il a toutefois perdu environ 15 % sur l'année.

L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,77 % à 487,88 points. Sur l'année, l'indice a perdu environ 10 %. Il s'agit de la première perte annuelle depuis 2011.  

La Bourse de Bruxelles a quant à elle progressé de 1,08 % lundi, l'indice Bel-20 s'affichant en clôture à 3243,63 points. Sur l'année, il a toutefois perdu près de 20 %.  

Fermetures anticipées vendredi

Les places de Francfort, de Milan et de Zurich avaient fermé dès vendredi, clôturant en hausse, mais accusant comme les autres Bourses européennes une forte baisse sur l'ensemble de l'année.  

En 2018, la Bourse de Francfort a signé sa cinquième plus mauvaise année en trente ans et a vu le Dax se tasser de 18,3 %.

Le chimiste Bayer a notamment perdu 40,8 %, pâtissant de la défiance des investisseurs après son coûteux rachat du géant des semences Monsanto. Mais le pire est venu de Deutsche Bank dont le cours a reculé de 56,11 %.

L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a également perdu près de 20 % en 2018 tandis que le SMI, l'indice vedette de la Bourse suisse, a perdu environ 10 % sur 12 mois.