À Wall Street, les indices Dow Jones et NASDAQ ont enregistré leur pire chute hebdomadaire, à l'issue d'une semaine chaotique, entre inquiétudes sur la croissance, menace de blocage à Washington et guerre commerciale.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a abandonné vendredi 1,8 % à 22 445,37 points, et le NASDAQ, à dominante technologique, a cédé 3 % à 6332,99 points.

Les deux indices ont lâché respectivement 6,9 % et 8,4 % sur la semaine, du jamais-vu depuis la dernière crise financière.

L'indice élargi S&P 500 a quant à lui perdu 2,1 % à 2416,58 points, portant son recul hebdomadaire à 7,1 %, le pire depuis 2011.

Alors que les indices baissaient déjà vendredi sous l'effet de crainte d'un shutdown, la paralysie des administrations fédérales américaines à partir de samedi matin faute d'accord budgétaire entre démocrates et républicains au Congrès, les indices ont brutalement plongé après la publication de propos du conseiller au commerce du président américain, Peter Navarro.

Celui-ci a affirmé à la revue Nikkei Asian Review qu'il serait « difficile » que Pékin et Washington parviennent à un accord commercial à l'issue des 90 jours de trêve que se sont fixés récemment les deux pays.

« Avec une déclaration aussi forte, il est logique que le marché chute » a affirmé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services, estimant que la guerre commerciale est « plus importante » aux yeux des investisseurs que les craintes liées à la banque centrale américaine ou au shutdown.

Faute d'issue aux négociations sino-américaines, les États-Unis imposeront une nouvelle vague de tarifs douaniers à la Chine.

Face à ces inquiétudes exacerbées, l'indice NASDAQ a franchi vendredi un cap symbolique à la clôture, en perdant plus de 20 % par rapport à son dernier plus haut atteint au mois d'août.

Le franchissement de ce seuil technique a fait entrer l'indice à forte coloration technologique dans la catégorie du « marché déprimé » (bear market), en référence à l'ours, symbole d'un marché démoralisé.

Les valeurs technologiques, qui composent majoritairement l'indice, ont comme souvent ces derniers temps été les plus affectées par la dégringolade, Apple perdant 3,9 %, Facebook, 6,3 % et Alphabet, maison mère de Google, 3,2 %.

L'indice de volatilité des marchés, l'indice VIX, a quant à lui atteint un nouveau plus haut depuis février et se rapproche du plus haut niveau annuel.

« Si la situation continue ainsi, les marchés commenceront à devenir négatifs pour l'économie », a indiqué M. Volokhine.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a effacé 206,33 points (-1,5 %) pour clôturer la séance à 13 935,44 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 73,71 ¢ US, en baisse par rapport à son cours moyen de 74,10 ¢ US de jeudi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 29 ¢ US à 45,59 $  US le baril, tandis que celui de l'or a rendu 9,80 $  US à 1258,10 $  US l'once. Le prix du cuivre s'est déprécié de 2,25 ¢ US à 2,67 $  US la livre.

- Avec La Presse canadienne