Wall Street a terminé en forte baisse lundi, victime d'inquiétudes croissantes quant à un ralentissement de la croissance américaine, à deux jours d'une décision importante de la banque centrale des États-Unis sur ses taux.

L'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 2,1 % pour terminer à 23 592,98 points.

L'indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a reculé de 2,3 %, à 6753,73 points.

L'indice S&P 500 a cédé 2,1 %, à 2545,94 points.

Avec le recul subi par le NASDAQ, les trois principaux indices de Wall Street s'inscrivent désormais en baisse sur l'ensemble de l'année, et le S&P 500 a fini par la même occasion à son plus bas niveau depuis octobre 2017.

« L'oeil du cyclone des inquiétudes vient de la crainte que la croissance américaine ne ralentisse l'an prochain », a observé Karl Haeling, de LBBW.  

Cette crainte a précipité la chute des marchés la semaine dernière et a de nouveau fait plonger les indices alors que deux indicateurs américains, l'activité manufacturière dans la région de New York et l'humeur des constructeurs immobiliers ont déçu les observateurs.

De plus, certaines entreprises ont subi de fortes secousses pour des raisons très précises : Goldman Sachs (-2,8 %) est sous le coup de poursuites pénales de la Malaisie dans le scandale financier 1MDB, et Johnson & Johnson (-2,9 %) continue à souffrir d'informations de presse l'accusant d'avoir délibérément caché pendant plusieurs décennies que son talc contenait parfois de l'amiante.

Par ailleurs, des propos plutôt pessimistes d'un professionnel du marché très respecté à Wall Street, Jeffrey Gundlach, à la chaîne de télévision américaine CNBC ont aggravé la déprime des courtiers, d'après plusieurs observateurs.

« Je suis assez convaincu qu'il s'agit d'un marché déprimé », a confié M. Gundlach, au moment où les investisseurs scrutent chaque signe permettant de dire si un rebond des indices est à attendre à l'issue d'une fin d'année particulièrement chaotique à Wall Street.

Un marché déprimé représente dans le jargon financier la chute de plus de 20 % d'un indice boursier par rapport à son récent sommet. Le Russell 2000, qui regroupe les entreprises à petite et moyenne capitalisation, a été le premier indice majeur de Wall Street à franchir ce pas lundi, à -20,8 % par rapport à son dernier sommet, en août.

C'est dans ce contexte délicat que la banque centrale américaine (Fed) devrait augmenter à nouveau ses taux d'intérêt à l'issue d'une réunion mercredi, malgré la farouche opposition du président, Donald Trump, qui a vivement critiqué l'institution lundi sur Twitter.

« La meilleure décision que pourrait prendre la Fed serait de monter ses taux, mais de se montrer très conciliante lors de la conférence de presse de son président », Jerome Powell, qui sera donnée juste après l'annonce sur les taux, a indiqué M. Haeling.

« Pour adoucir son rythme de hausse des taux [l'an prochain], la Fed devra admettre que l'économie américaine croîtra de manière moins énergique que ses précédentes estimations », ont estimé quant à eux les analystes de DataTrek.

« Mais, dans le même temps, elle ne devra pas soulever trop d'incertitudes sur la croissance future », ont-ils tempéré, rendant l'équation délicate pour l'institution.

Parmi les autres valeurs du jour, le géant aéronautique Boeing (-0,8 %) et le brésilien Embraer ont annoncé lundi avoir validé les modalités de leur accord de partenariat, qui prévoit la création d'une coentreprise valorisée à 5,26 milliards US, dans l'attente du feu vert de l'État brésilien.

La Bourse de Toronto a clôturé à son plus bas niveau en deux ans, le secteur de l'énergie ayant été miné par le cours du pétrole brut, qui a pour sa part retraité à son plus bas niveau depuis l'automne 2017.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 232,42 points (-1,6 %), à 14 362,65 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 74,63 ¢ US, en baisse par rapport à son cours moyen de 74,74 ¢ US de vendredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a effacé 1,27 $  US à 50,20 $  US le baril, tandis que celui de l'or a gagné 10,40 $  US à 1251,80 $  US l'once. Le prix du cuivre a reculé de 0,8 ¢ US à 2,75 $  US la livre.

- Avec l'Agence France-Presse