Les cours du pétrole ont bondi vendredi de 5 % juste après une réunion des pays membres de l'OPEP à Vienne et avant une rencontre élargie aux alliés du cartel, sur fond d'informations évoquant un accord pour réduire la production.

Peu avant 10h le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février était en forte hausse de 5,34 % à 63,27 dollars par rapport à la clôture de jeudi.

Le WTI américain pour livraison en janvier grimpait pour sa part de 4,53 % à 53,82 dollars par rapport à la veille au soir.

Les prix de l'or noir se sont envolés au moment où les investisseurs attendaient fébrilement les informations en provenance de Vienne, où les ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs alliés, dont la Russie, négocient une possible réduction de leur production afin de soutenir les cours.

Juste avant cette flambée des prix, l'agence Bloomberg a affirmé que l'OPEP et ses alliés, dont la Russie, s'étaient entendus pour réduire leur production de 1,2 million de barils par jour (mbj), citant des délégués présents aux diverses réunions de la journée.

D'après l'agence de presse financière, les pays de l'OPEP prévoiraient de réduire leurs extractions de 800 000 barils par jour et leurs alliés de 400 000 par jour.

Le total de 1,2 mbj évoqué est supérieur à la réduction de 1 mbj proposée jeudi par le ministre saoudien de l'Énergie Khaled al-Faleh. Ceci expliquait en partie la forte hausse des cours, qui avaient néanmoins décroché jeudi pour des raisons inverses - le million mis en avant par M. al-Fateh étant alors inférieur aux attentes.  

La réduction envisagée « est vraiment positive pour les cours après des négociations difficiles », a expliqué Neil Wilson, analyste chez Markets.com. « Le simple fait que l'alliance OPEP-Russie tienne bon est un facteur aussi important que les détails de l'accord lui-même » qui pourraient être rendus publics plus tard, a-t-il ajouté.  

Les 25 pays réunis à Vienne représentent la moitié de la production mondiale. Ils envisagent de réduire leurs extractions pour soutenir les cours sur fond de craintes d'abondance de l'offre sur le marché de l'or noir, dont les cours ont chuté de plus de 30 % en deux mois.  

La baisse de production de 1,2 million de barils par jour, si elle est confirmée, pourrait toutefois « ne pas être suffisante pour éliminer la surabondance de pétrole sur le marché », a déclaré à l'AFP Stephen Brennock, analyste chez PVM.  

« Une réduction de 1,5 mbj était nécessaire pour éviter une surproduction au premier semestre 2019. En conséquence, les prix devraient plutôt rester orientés à la baisse dans les mois à venir malgré la réaction spasmodique d'aujourd'hui » sur le marché, a-t-il prévenu.  

Ces réunions se tiennent sous l'oeil sévère du président américain Donald Trump, qui a exigé mercredi de l'OPEP le maintien de sa production à un niveau élevé, afin que les automobilistes américains puissent continuer de rouler pour pas cher.