Les Américains se rendront aux urnes demain pour élire le prochain Congrès à Washington, c'est-à-dire toute la Chambre des représentants et le tiers du Sénat.

Les résultats de ces élections de mi-mandat s'annoncent déterminants pour la suite des priorités économiques et budgétaires de l'administration Trump à la Maison-Blanche.

Pour les investisseurs, les enjeux de ces élections s'annoncent significatifs compte tenu des nombreuses préoccupations des marchés, dont : 

- l'impact sur l'économie de la dispute commerciale entre les États-Unis et la Chine ;

- l'impact de la remontée des taux d'intérêt et de l'envolée du déficit du gouvernement fédéral américain ;

- l'impact sur des secteurs importants de l'économie américaine des différents projets législatifs.

À court terme, quels sont les scénarios envisageables, selon la victoire ou la défaite de l'un ou l'autre des deux camps politiques ?

SCÉNARIOS ENVISAGÉS

Dans un récent billet, les économistes du Mouvement Desjardins ont formulé des hypothèses.

D'une part, « si les républicains conservent la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, le programme du président Donald Trump devrait pouvoir aller de l'avant. Le prolongement des baisses d'impôt votées à la fin de l'année dernière, mais dont certaines mesures devraient prendre fin au début des années 2020, devrait progresser ».

De plus, estime Desjardins, « afin d'assainir les finances publiques, le président et le Congrès pourraient restreindre les dépenses du gouvernement. On sent déjà certaines dispositions pour une réforme des programmes sociaux ».

En contrepartie, suggère Desjardins, « si les démocrates prennent le contrôle d'au moins une des deux chambres du Congrès, la donne politique changerait grandement à Washington. Les compromis entre la Maison-Blanche et les démocrates deviendront inévitables, exposant le gouvernement fédéral à un risque de paralysie complète et continue. Les démocrates prendraient aussi le contrôle du programme législatif fédéral, notamment pour les questions budgétaires ».

IMPASSE BUDGÉTAIRE ?

Dans une telle situation, anticipent les économistes de Desjardins, « les risques d'impasse budgétaire pourraient, pendant le reste du mandat [présidentiel jusqu'en 2020], troubler momentanément les marchés financiers et boursiers, comme on l'a vu entre 2010 et 2016 [sous l'administration Obama] ».

Néanmoins, soulignent les économistes de Desjardins, « l'administration Trump ne serait pas dépourvue de pouvoirs. Plusieurs décisions déjà prises par le président ne sont pas passées par le Congrès, notamment en matière d'immigration, des accords commerciaux et de la réglementation. Cet élan pourrait ainsi se poursuivre et même s'accélérer ».

Aussi, notent-ils, « peu importe le résultat du 6 novembre, le président Donald Trump pourra continuer sa politique de déréglementation, issue de décisions exécutives, et qui est largement favorable aux entreprises ».

ET LE DOLLAR AMÉRICAIN ?

Quant à l'impact des élections de mi-mandat sur la valeur du dollar américain face aux autres devises, les économistes de Desjardins estiment qu'une « attitude de confrontation entre la Maison-Blanche et le Congrès (sous contrôle accru des démocrates) pourrait fragiliser le billet vert ». 

Ils citent en exemple « la crise du plafond de la dette fédérale de 2011 ou le "shutdown" du gouvernement américain de l'automne 2013 ».

Mais pour le moment, estiment les économistes de Desjardins, « la conjoncture économique est plutôt favorable aux États-Unis et les hausses de taux de la Réserve fédérale (Fed) devraient continuer à soutenir la devise ».

MERCREDI

CGI en rapport sur sa fin d'exercice

Considérant ses résultats récents un peu moins valorisants et la correction boursière du secteur technologique, les résultats du quatrième trimestre et les perspectives d'affaires du géant canadien de l'informatique CGI seront très suivis. Les analystes anticipent un bénéfice net autour de 301 millions et un bénéfice net par action de l'ordre de 1,07 $, en hausse d'environ 45 % sur un an. Et ce, grâce à une croissance des revenus autour de 7 % sur un an, aux environs de 2,79 milliards.

JEUDI

Bombardier en examen

Les résultats du troisième trimestre et les perspectives d'affaires qui seront énoncés par la multinationale canadienne des avions et des trains pourront-ils atténuer la baisse de l'action de 42 % en Bourse depuis le sommet quinquennal de 5,43 $ atteint en juillet ? Les analystes s'attendent à un bénéfice net d'environ 59 millions US, ce qui constituerait un troisième trimestre consécutif de revirement positif par rapport aux pertes de l'an dernier. Sur le plan des revenus, les analystes anticipent une légère hausse annualisée de 1 % autour des 3,87 milliards US.