La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis a d'importantes répercussions pour les Industries Dorel, qui n'ont d'autre choix que d'augmenter le prix de certains de leurs produits exportés depuis l'Empire du Milieu.

Cette nouvelle tuile s'est abattue sur l'entreprise montréalaise alors qu'elle a vu son action se transiger à son plus bas niveau depuis environ 10 ans, vendredi, après avoir dévoilé des résultats trimestriels inférieurs aux attentes.

À la Bourse de Toronto, le titre de Dorel a brièvement reculé en matinée jusqu'à 19,71 $ - son cours le plus faible depuis avril 2009. L'action a finalement clôturé vendredi à 20,36 $, en baisse de 1,84 $, soit 8,3 %.

« Une part substantielle de nos importations de la Chine vers les États-Unis est désormais soumise à de nouveaux tarifs de 10 %, a déploré le président et chef de la direction de Dorel, Martin Schwartz. Nous avons informé nos clients de l'augmentation imminente des prix de vente rendue nécessaire en raison de l'imposition de ces tarifs douaniers. »

En septembre, Washington avait imposé une nouvelle vague de barrières tarifaires à des milliers de produits importés depuis la Chine, ce qui a incité Pékin à faire de même afin de répliquer à l'administration Trump.

Faute d'une entente, ces taxes frontalières pourraient atteindre 25 % à compter du 1er janvier, une situation qui déplaît à Dorel, qui commence à s'inquiéter pour la suite des choses.

« À ce niveau, les hausses des prix de vente des produits pourraient avoir des répercussions sur la demande des consommateurs à plus long terme », a prévenu M. Schwartz.

Il s'agit d'une autre tuile pour Dorel, qui, plus tôt cette année, a été forcée d'inscrire une charge de créances douteuses de 3,8 millions US à ses états financiers de l'exercice clos le 30 décembre, en raison de la faillite et de la liquidation du détaillant américain Toys « R » Us.

En plus de ses divisions maison et sports, la multinationale se spécialise également dans les produits de puériculture, comme des poussettes et sièges d'auto pour enfants.

Puisque l'entreprise est présente dans plusieurs pays à l'international, une appréciation du dollar américain par rapport à la devise chinoise pourrait néanmoins lui donner un peu de répit.

« Cela pourrait permettre à nos trois divisions de réaliser des économies susceptibles de compenser en partie les répercussions négatives possibles de la dépréciation d'autres devises, ainsi que la hausse des tarifs douaniers aux États-Unis », a indiqué M. Schwartz.

Moins bien que prévu

En ce qui à sa performance au troisième trimestre clos le 30 septembre, Dorel a raté la cible des analystes alors que ses profits ont fléchi en dépit d'une progression de ses recettes.

L'entreprise a affiché un bénéfice net de 9,6 millions  US, ou 29 cents US par action, en baisse d'environ 28 % par rapport à il y a un an. Une hausse des coûts associés à la fabrication des produits vendus explique en partie ce résultat.

De son côté, le chiffre d'affaires a grimpé de 4,3 %, à 670,5 millions  US. Dans la division de mobilier de maison, les revenus ont bondi de 10 % pour atteindre un niveau record, soit 221,6 millions  US.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté de Dorel a plongé de 24 %, à 11 millions  US, ou 34 cents par action.

Cette performance a raté la cible des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des recettes de 659,17 millions  US ainsi qu'un profit ajusté par action de 37 cents US.