Les sociétés liées à l'industrie du cannabis, après avoir vu leur cours boursier s'envoler ces dernières semaines, ont reculé à Wall Street mercredi, au premier jour de la légalisation de l'herbe à usage récréatif par le Canada.

Les sociétés canadiennes cotées à la Bourse de New York Tilray (-6,40 %), Canopy Growth (-4,38 %) et Cronos (-7,55 %), ont chuté, dans un marché en recul plus modéré.

Après quasiment un siècle de prohibition, le Canada est devenu mercredi le premier pays du G20 à légaliser le cannabis récréatif et à en autoriser la culture, cinq ans après la légalisation décidée par l'Uruguay, pionnier en la matière.

Cette légalisation intervient alors que la consommation récréative de cannabis a également été autorisée dans huit États américains - la Californie est devenue le 1er janvier 2018 le plus gros marché légal au monde - et dans la capitale, Washington.

« Nous nous attendons à ce que d'autres pays fassent le pas », a affirmé mercredi le patron de Tilray, Brendan Kennedy, interrogé sur la chaîne CNBC.

Les sociétés du secteur ont toutefois mollement réagi mercredi, dans la mesure où la légalisation canadienne était très attendue et que leur valeur boursière s'est envolée ces dernières semaines.

Après une montée fulgurante, qui a conduit son cours boursier à gagner plus de 140 % lors des six dernières semaines, Tilray vaut désormais près de 14 milliards en Bourse.

L'euphorie observée pour ces entreprises, rappelant celle s'étant emparée du bitcoin à la fin de l'année dernière, s'explique principalement par les perspectives de profits considérables que cette industrie fait miroiter.

Dans l'environnement florissant du cannabis, fumer la substance reste le plus courant, mais d'autres usages se développent aussi rapidement : on peut aussi la vaporiser, la manger sous forme de bonbons ou de glace, l'appliquer en crème et même la boire. Le groupe américain Constellation Brands, maison mère de Corona, vient ainsi d'injecter plusieurs milliards de dollars dans Canopy Growth.

« L'industrie [du cannabis] bouleversera d'autres industries, allant des produits pharmaceutiques aux produits cosmétiques, en passant par l'alcool », a affirmé mercredi M. Kennedy.