Wall Street et les marchés asiatiques ont rebondi vendredi, après deux jours de panique planétaire sur les marchés, mais les Bourses européennes n'ont pas suivi ce mouvement, et ont terminé en léger repli.

L'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones, gagnait 1,2 % vendredi à la clôture, et le Nasdaq, à forte coloration technologique, prenait 2,3 %.

Wall Street a bénéficié d'un retour en force des valeurs technologiques et des résultats bien orientés de trois banques à l'occasion du lancement de la saison des résultats.

Dès l'ouverture vendredi matin, le Dow Jones - brièvement repassé dans le rouge en cours de séance - prenait 1,6 % et le Nasdaq 2,4 %. Jeudi soir, au terme de deux journées de chute, le Dow Jones avait perdu 2,1 % et le Nasdaq 1,3 %.

« Dans un marché sain, les marchés ont tendance à rebondir durant plusieurs jours. Dans un marché fragile, le rebond ne dure que quelques heures », avertit Adam Sarhan, de 50 Park Investment.

Jeudi, le mouvement de panique a gagné l'ensemble des Bourses mondiales. Les marchés asiatiques ont rebondi vendredi, après la publication de chiffres meilleurs qu'attendu sur les exportations chinoises et l'excédent commercial avec les États-Unis.

L'indice composite Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a clôturé sur une hausse de 2,1 %.

En Chine continentale, l'indice composite de la Bourse de Shanghai (chute de plus de 5 % jeudi) a gagné 0,9 %, tandis que celui de Shenzhen (effondrement de plus de 6 % la veille) a augmenté de 0,2 %.

Les marchés européens n'ont toutefois pas suivi ce mouvement, et ont clôturé en légère baisse vendredi.

Le CAC 40 à la Bourse de Paris a perdu 0,2 %, après avoir gagné 1,1 % à l'ouverture. Il avait perdu près de 2 % la veille. À Francfort, le Dax a terminé en recul de 0,1 %, après avoir ouvert en hausse de 1,3 %. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres, qui a ouvert en hausse de 0,4 %, affichait une baisse de 0,2 %.

« Les investisseurs sont enclins à ajuster leurs portefeuilles avant le week-end » et à « encaisser leurs gains », a indiqué à l'AFP David Madden, analyste chez CMC Markets.

La semaine prochaine sera animée par le début de la saison des résultats trimestriels, mais les investisseurs seront surtout focalisés sur les perspectives de fin d'année des entreprises. Ils vont « essayer de comprendre dans quelle mesure on est ou non dans une inflexion de cycle », souligne Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM.

Les analystes restent toutefois prudents : « la séquence baissière semble être bien installée tant les incertitudes restent nombreuses », a commenté pour l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué chez Diamant bleu Gestion.

Les investisseurs s'inquiètent notamment des tensions commerciales internationales, des incertitudes sur les finances italiennes et du resserrement de la politique monétaire américaine.

Les élections législatives américaines de mi-mandat le 6 novembre sont également très attendues. « Avant cette échéance, il est difficile d'imaginer un marché qui reparte à la hausse », estime Gilles Guibout, responsable des actions européennes chez AXA IM, qui s'attend à de prochaines évolutions « en dents de scie ».

Les virulentes critiques du président américain, Donald Trump, sur les hausses de taux de la Banque centrale américaine (Fed) ont ravivé les inquiétudes sur les conséquences de cette politique sur la croissance.

La Bourse de Toronto a mis fin vendredi à une série de cinq séances baissières consécutives.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné 97,16 points pour clôturer à 15 414,29 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 76,74 cents US, par rapport à un cours moyen de 76,70 cents US pour la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a grimpé de 37 cents US à 71,34 $ US le baril, tandis que celui de l'or a cédé 5,60 $ US à 1222 $ US l'once. Le prix du cuivre s'est emparé de 0,25 cent US à 2,80 $ US la livre.