Wall Street, affaiblie d'abord par une progression des salaires dans un rapport sur l'emploi américain, puis par la menace de Donald Trump de frapper un grand coup dans la guerre commerciale avec Pékin, a clôturé en baisse vendredi.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a baissé de 0,3% à 25 916,54 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 0,25% à 7902,54 points.

L'indice élargi S&P 500 a abandonné 0,22% à 2871,68 points.

Ces trois indices s'inscrivent également en baisse sur la semaine, le Dow Jones ayant perdu 0,19%, le Nasdaq 2,55% et le S&P 500 1,02%.

L'économie américaine a continué à embaucher fortement en août, dépassant les attentes des analystes, et le taux de chômage est resté stable.

Les salaires ont parallèlement nettement augmenté, de 2,9% sur un an. Il s'agit de la plus forte progression depuis juin 2009.

«La première lecture des marchés a souligné l'inquiétude quant à une hausse de l'inflation» et à un durcissement des hausses de taux de la banque centrale américaine (Fed), a observé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Après deux hausses de taux cette année, les acteurs du marché s'attendent à deux nouvelles augmentations de taux d'intérêt d'ici fin-décembre.

En réaction, le marché obligataire se tendait nettement: le taux à dix ans sur la dette américaine montait à 2,937% contre 2,873% à la clôture jeudi, et celui à 30 ans à 3,101% contre 3,053%.

«Mais une lecture plus profonde suggère la normalisation d'une situation aberrante depuis des mois, et un ajustement des salaires sur la forte croissance et les profits des entreprises», a ajouté M. Volokhine.

«Nous avons alors vu les marchés se remettre du rapport sur l'emploi» à la mi-séance, a relaté Quincy Krosby de Prudential Financial.

«Jusqu'à l'annonce sur les taxes douanières.»

Alors qu'une salve de taxes sur 200 milliards US de produits est sur le point d'être adoptée contre la Chine, Donald Trump a jeté de l'huile sur le feu en envisageant d'imposer de nouvelles taxes sur 267 milliards US de produits supplémentaires, ce qui couvrirait la totalité des exportations chinoises vers les États-Unis.

«Cette tactique commerciale (de taxes douanières accrues pour obtenir des concessions, NDLR) est en train de se transformer en politique économique et cela déroute les investisseurs», a estimé Jack Ablin, de Cresst Wealth Advisors.

Fait notable depuis le début du conflit commercial, le géant américain Apple (-0,8%) a concédé que certains de ses produits, tels que l'Apple Watch et les AirPods, seraient touchés par les projets de tarifs douaniers américains, a affirmé la chaîne de télévision CNBC.

Parmi les autres valeurs du jour, Tesla a plongé (-6,3%) après le départ de son chef comptable, moins d'un mois après son recrutement et alors que son patron, Elon Musk, a fait de nouveau parler de lui avec une interview déjantée au cours de laquelle il est apparu buvant du whisky et fumant du cannabis.

Mattel (+2,3%), le fabricant de la célèbre poupée Barbie, a annoncé se lancer dans la production de films en créant une unité spécifique dans l'espoir de remonter la pente au moment où il est confronté à une érosion des ventes.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, près d'un creux de trois mois, après la publication de données sur le marché de l'emploi jugées décevantes. 

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a retraité de 10,67 points pour terminer la séance avec 16 090,27 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 75,96 cents US, en hausse par rapport à son cours de 75,83 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 2 cents US à 67,75 $ US le baril, tandis que celui de l'or a perdu 3,90 $ US à 1200,40 $ US l'once. Le prix du cuivre a lâché 1,4 cent US à 2,62 $ US la livre.

-Avec La Presse Canadienne