Wall Street a terminé en baisse vendredi, affectée par un effondrement de la devise turque et la crainte d'une contagion à d'autres pays, propulsant le dollar, valeur refuge, à un plus haut depuis plus d'un an.

Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 0,77 % à 25 313,14 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a abandonné 0,67 % à 7839,11 points.

L'indice élargi S&P 500 a lâché 0,71 % à 2833,28 dollars.

Sur la semaine, les trois indices se sont inscrits en ordre dispersé, le Dow Jones et le S&P 500 ont perdu respectivement 0,59 % et 0,25 % tandis que le NASDAQ a avancé de 0,35 %.

«Les facteurs de risque entourant la situation en Turquie sont élevés», a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital.

Déjà fortement secouée depuis plusieurs semaines, la devise turque a perdu jusqu'à 24 % de sa valeur vendredi par rapport au dollar, un effondrement exacerbé par une nouvelle annonce protectionniste de Donald Trump qui a doublé les droits de douane sur l'acier et l'aluminium en provenance de ce pays.

Ankara «pourrait faire souffrir certains États européens comme l'Italie, l'Espagne ou la France, en faisant pression sur leur secteur bancaire», a noté M. Cardillo.

La Banque centrale européenne (BCE) est en effet préoccupée par une éventuelle contagion de cette crise monétaire à certaines banques européennes très présentes en Turquie, a affirmé vendredi le Financial Times.

De l'autre côté de l'Atlantique, les banques américaines ont été un peu touchées par cette fragilisation du secteur bancaire européen, mais dans une bien moindre mesure, les valeurs bancaires regroupées au sein de l'indice S&P 500 ayant perdu en moyenne 1,16 %.

L'effondrement de la devise turque avait également pour conséquence une très forte progression du dollar, valeur refuge, qui a atteint un plus haut depuis 13 mois face à un panier de six devises étrangères, dont l'euro.

Or un dollar élevé est négatif pour les sociétés exportatrices américaines qui voient leur compétitivité s'éroder sur le marché mondial.

Les multinationales Boeing et Caterpillar ont ainsi respectivement perdu 1,25 % et 1,88 %.

Le marché obligataire se détendait: le rendement sur la dette américaine à dix ans reculait à 2,872 % contre 2,926 % à la clôture jeudi, et celui à 30 ans baissait à 3,033 % contre 3,072 % la veille à la clôture.