La firme d'ingénierie SNC-Lavalin subit sa pire semaine en Bourse depuis le début de l'année face aux inquiétudes d'investisseurs envers la continuité de ses affaires en Arabie saoudite, conséquence des sanctions diplomatiques et commerciales déclenchées contre le Canada.

Encore hier, au lendemain d'un avertissement de l'entreprise sur les « possibles incidences » de cette situation sur ses activités et son « rendement financier futur », les actions de SNC-Lavalin ont reculé de 1,7 % à la Bourse de Toronto. Elles ont clôturé à 53,80 $ par action, leur prix le plus bas depuis la fin de février 2018, en plein épisode de tumultes en Bourse.

Cet autre repli s'ajoute à celui de 3,5 % subi mardi lors de la première séance boursière à Toronto (en jour férié lundi) après l'annonce des sanctions saoudiennes envers le Canada, le week-end dernier.

Et si ce repli devait se maintenir aujourd'hui, la perte de valeur boursière de SNC-Lavalin en une semaine frôlerait les 2,73 $ par action, ou presque 480 millions, selon son nombre d'actions en circulation.

En comparaison, la valeur des revenus de SNC-Lavalin en Arabie saoudite est comptabilisée à 992,2 millions, ou 11 % du total des « produits d'activités » dans son rapport annuel 2017. C'est 12 % de plus que la valeur comptabilisée en 2016 (880,2 millions, à 10 % du total) et 16 % de plus que celle de 2015 (851,3 millions, à 9 % du total).

Jusqu'à récemment, donc, l'Arabie saoudite était un marché de croissance pour SNC-Lavalin parmi l'ensemble de ses affaires. Ses intérêts saoudiens se concentrent dans trois filiales locales détenues à part entière ou en partenariat, dont les activités concernent surtout l'industrie pétrolière et gazière.

Dans l'avertissement à ses actionnaires, mercredi soir, la direction de SNC-Lavalin indiquait « qu'à l'heure actuelle, [elle n'est pas] pas en mesure d'évaluer les conséquences sur les occasions d'affaires en cours ou projetées du groupe en Arabie saoudite ».

Elle ajoutait cependant que, « si un embargo commercial complet sur les intérêts commerciaux canadiens en Arabie saoudite devait être décrété pour une période prolongée, il y aura une incidence sur leut rendement financier futur ».

SNC-LAVALIN EN CHIFFRES

• Revenus (4 derniers trimestres) : 10,5 milliards (+ 28 % sur un an)

• Bénéfice d'exploitation (4 derniers trimestres) : 668 millions (+ 117 % en un an)

• Bénéfice net (4 derniers trimestres) : 317 millions (+ 17 % sur un an)

• Carnet de commandes (au 30 juin) : 15,1 milliards (+ 45 % en six mois)

• Valeur boursière : 9,4 milliards

• Rendement total des actions (prix + dividendes) : 3,6 % en un an, 41 % en 3 ans, 48 % en 5 ans

Sources : SNC-Lavalin, Thomson Reuters

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