Wall Street hésitait sur la tendance à suivre vendredi peu après l'ouverture, fragilisée par la réaction des investisseurs aux résultats financiers trimestriels contrastés des banques JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo.

Vers 10 h 40, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average prenait 0,09 % à 24 946,11 points, alternant les passages dans le rouge et dans le vert.

Le NASDAQ, à forte composante technologique, gagnait également 0,09 % à 7830,57 points.

L'indice élargi S&P 500 perdait 0,03 %, à 2797,42 points.

La Bourse de New York avait terminé en nette hausse jeudi, portée par un relatif apaisement des craintes géopolitiques à la veille du véritable coup d'envoi de la saison des résultats: le NASDAQ avait atteint un nouveau record après une hausse de 1,39 % et le Dow Jones avait pris 0,91 %.

Trois des plus grandes banques américaines ont annoncé vendredi des résultats contrastés pour le second trimestre, très bons pour JPMorgan Chase, plus mitigés pour Citigroup et franchement mauvais pour Wells Fargo, dans un contexte de croissance économique solide et de baisse de la pression fiscale aux États-Unis.

Ces trois grands noms reculaient peu après l'ouverture, JPMorgan baissant de 0,41 %, Citigroup de 2,50 % et Wells Fargo de 3,09 %.

La réaction aux comptes de JPMorgan Chase «est surprenante, les résultats sont très élevés», a commenté Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors, estimant que «les investisseurs jugeaient peut-être un secteur bancaire dans son ensemble (qui) croissait moins vite qu'ils auraient pu l'espérer».

«Il faut être prudent avec les réactions des marchés à l'ouverture, car il y a beaucoup d'informations à digérer dans ces rapports», a quant à lui réagi Patrick O'Hare de Briefing. «Les réactions initiales peuvent donc parfois être superficielles», a-t-il noté.

Celui-ci relevait également l'appréhension des investisseurs à l'approche du seuil symbolique des 2800 points sur l'indice S&P 500, plafond en dessous duquel l'indice élargi reste coincé depuis le mois de février.

Ballon plein d'air

Sur le front des indicateurs économiques, les prix des produits importés aux États-Unis ont baissé de 0,4 % en juin, sous l'effet d'un recul marqué des prix du fioul, selon les données du département du Travail publiées vendredi.

Wall Street a évolué toute cette semaine au gré des diverses prises de parole sur la guerre commerciale qui oppose les États-Unis à la Chine.

«Ces temps-ci, les marchés sont comme un ballon plein d'air que l'on essaye de maintenir sous l'eau», a indiqué Karl Haeling de LBBW.

«Lorsque arrivent des nouvelles sur la guerre commerciale, ils descendent, mais dès que ces nouvelles se calment, les actions remontent soudainement, surtout dans les secteurs de la technologie et des petites capitalisations», a-t-il affirmé.

Outre des taxes de 25 % sur les importations d'acier et de 10 % sur celles d'aluminium déjà imposées, Donald Trump a décidé de mettre en place des taxes de 25 % sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises et menacé d'imposer des tarifs de 10 % sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises supplémentaires.

Le marché obligataire se détendait légèrement: le rendement sur la dette américaine à 10 ans baissait à 2,837 %, contre 2,845 % jeudi à la clôture, et celui à 30 ans reculait à 2,932 %, contre 2,946 % à la précédente fermeture.

Parmi les autres valeurs du jour, le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson (J&J) baissait de 1,21 % à 126,22 dollars après s'est vu condamner jeudi à verser 4,69 milliards de dollars de dommages dans un procès intenté par 22 femmes et leurs familles, qui accusaient un talc vendu par le groupe d'avoir provoqué les cancers dont elles ont été victimes.

Le géant des télécommunications AT&T reculait (-2,15 % à 31,54 dollars) après que le ministère américain de la Justice a fait appel jeudi du jugement autorisant sa fusion avec le groupe de médias Time Warner.