La Bourse de New York a terminé nettement dans le rouge, un indicateur en demi-teinte sur l'économie américaine ravivant les inquiétudes sur les conséquences éventuelles des tensions entre les États-Unis et ses principaux partenaires commerciaux. La Bourse de Toronto a aussi clôturé en baisse, après avoir terminé la séance de la veille à un sommet record.

Dans l'ensemble, l'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a rendu 85,80 points pour clôturer à 16 335,15 points. Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 75,13 cents US, en baisse de 0,05 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

Les craintes de conflit commercial préoccupaient toujours les investisseurs, et elles ont fait retraiter les marchés boursiers en général, même si le déclin du parquet torontois était davantage attribuable au sommet de la veille, a estimé Kash Pashootan, chef de la direction chez First Avenue Investment Counsel.

«Après la performance d'hier du TSX [...], nous avons simplement été témoins d'un lendemain de veille, suivant la fête qu'ils ont eue hier. Cela étant dit, de vrais facteurs ont haussé les niveaux de volatilité, et ceux-ci sont principalement ancrés dans les craintes d'escalade de guerre commerciale.»

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 196,10 points à 24 461,70 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a cédé 17,56 points à 2749,76 points. L'indice composé du Nasdaq a perdu 68,56 points à 7712,95 points.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,79% à 24 462,18 points, clôturant en baisse pour la huitième séance de suite.

Le Nasdaq s'est déprécié de 0,88%, à 7712,95 points.

L'indice élargi S&P 500 a perdu 0,64%, à 2749,71 points.

Wall Street a été touchée par l'annonce d'un fort ralentissement de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie en juin.

Ce coup de mou est à relativiser, car l'indicateur avait atteint en mai son niveau le plus élevé des douze derniers mois.

Mais «les investisseurs considéraient jusqu'à présent que l'économie américaine était suffisamment solide pour compenser tout impact négatif des éventuelles taxes à l'importation», a souligné Karl Haeling, spécialiste des marchés à LBBW.

Les tensions commerciales entre les États-Unis et ses principaux partenaires ont pour l'instant «surtout pâti aux multinationales et aux valeurs industrielles», le Dow Jones en étant la principale victime, a-t-il rappelé.

Dans le même temps, «les valeurs du secteur technologique et des petites et moyennes entreprises sont restées performantes», faisant encore grimper mercredi le Nasdaq et le Russell 2000, l'indice des petites capitalisations à Wall Street, à des records, a-t-il observé.

Toutefois, «si on commence à avoir des indicateurs signalant un ralentissement de l'activité aux États-Unis et des entreprises comme Daimler qui commencent à vraiment quantifier l'impact des tensions commerciales, alors la situation peut évoluer très rapidement», a-t-il avancé.

Victime des sanctions imposées par la Chine aux voitures fabriquées aux États-Unis où le constructeur allemand a des usines, Daimler a en effet revu à la baisse ses prévisions de résultats. General Motors (-1,98%) et Ford (-1,35%) en ont pâti.

La séance a aussi été animée par une décision de la Cour suprême, qui a estimé que les États américains avaient le droit de collecter des taxes sur les ventes en ligne.

Les sites spécialisés se sont repliés, à l'instar d'Amazon (-1,13%) ou d'eBay (-3,18%).

Les grands groupes traditionnels de distribution ont en revanche grimpé: Walmart a gagné 0,72%, Target 0,99% et Gap 2,03%.

Intel a aussi retenu l'attention des investisseurs après le départ inattendu de son PDG Brian Krzanich, à la suite d'une liaison «consentie» au sein de l'entreprise avec un membre du personnel.

En attendant de procéder à la nomination d'un nouveau PDG permanent, le géant américain des microprocesseurs a promu Robert Swan, l'actuel directeur financier, patron par intérim avec effet immédiat. Le titre a reculé de 2,38%.