Wall Street a terminé en nette baisse lundi, affectée par la chute du cours de Facebook après des révélations sur une affaire impliquant la gestion des données personnelles sur le réseau social, entraînant l'ensemble du secteur technologique.

Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 1,35 %, ou 335,60 points, à 24 610,91 points.

Le NASDAQ, à forte coloration technologique, a lâché 1,84 %, ou 137,74 points à 7344,24 points.

L'indice élargi S&P 500 a abandonné 1,42 %, ou 39,09 points, à 2712,92 points.

Facebook a lourdement chuté lundi (-6,77 % à 172,56 dollars), portant son recul depuis début février à plus de 10 %, à la suite de révélations sur l'utilisation des données personnelles de millions d'utilisateurs par une société liée à la campagne de Donald Trump, une polémique qui, selon des experts, pourrait menacer son modèle économique.

« La conséquence [de ces révélations] est l'ouverture d'un débat autour de la collecte de données et de leur utilisation », a indiqué Shawn Cruz de TD Ameritrade.

« Aujourd'hui c'est Facebook qui est dans l'oeil du cyclone mais nul doute que ce débat touchera d'autres géants de la tech qui utilisent des données privées. Surtout si l'on observe des changements dans la réglementation en vigueur », a-t-il précisé. 

Le secteur technologique dans son ensemble a été touché, Alphabet (maison-mère de Google) chutant de 3,03 % et Amazon de 1,70 %.

Les valeurs techs regroupées au sein du S&P 500 ont perdu 2,11 %, de loin la plus forte chute des 11 secteurs qui composent l'indice élargi.

Elles ont d'autant plus pesé sur la tendance qu'elles pèsent 25,5 % de la capitalisation boursière du S&P 500, selon Patrick O'Hare de Briefing.

Mise en cause dans l'affaire Facebook, la société britannique spécialisée dans la communication stratégique Cambridge Analytica « nie fermement » les accusations.

Les marchés se positionnaient également à la veille de l'ouverture d'une réunion de deux jours de la banque centrale américaine (Fed) au cours de laquelle une hausse de taux d'un quart de point, dans une fourchette de 1,50 % à 1,75 % est largement anticipée.

Le suspense de cette réunion réside dans les nouvelles projections économiques de l'institution qui pourrait rehausser la prévision de croissance, celle de l'inflation, et la perspective moyenne de hausses de taux cette année de trois à quatre hausses.

« Il me semble que ce serait une erreur de montrer aux marchés un positionnement plus dur sur les taux une semaine après des statistiques relativement stables sur l'inflation et après les menaces de guerre commerciale » de Donald Trump, a indiqué Karl Haeling de LBBW.

Le marché obligataire abordait cette réunion sereinement: le taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans montait légèrement à 2,852 % contre 2,845 vendredi soir et celui à 30 ans avançait à 3,090 % contre 3,077 % en fin de semaine dernière.