L'euro gagnait encore du terrain vendredi face au dollar, évoluant à ses plus hauts niveaux depuis un peu plus de trois mois, dans un marché toujours très calme à l'approche du Nouvel An.

En ouverture à Paris, l'euro valait 1,1954 dollar, au plus haut depuis le 22 septembre dernier, contre 1,1940 dollar jeudi soir et 1,1889 dollar mercredi soir.

La monnaie unique européenne reculait en revanche face à la devise japonaise à 134,68 yens contre 134,79 yens jeudi soir.

Le billet vert se repliait aussi face à la monnaie nipponne à 112,66 yens contre 112,87 yens jeudi soir.

Dans un marché aux volumes d'échanges atones en cette période de fêtes, les cambistes continuaient de vendre leurs dollars dans le sillage de «la plus forte baisse du rendement des bons du Trésor américains depuis quatre mois» mercredi, selon Omer Esiner, de Commonwealth FX.

En outre, «une partie de l'affaiblissement du dollar est attribuée aux arbitrages de fin d'année (...) ce qui pourrait peser jusqu'à la fin de la semaine», a noté Erik Nelson, de Wells Fargo.

«Savoir s'il s'agit de mouvements de fin de mois, ou simplement de l'absence de catalyseurs pour acheter le dollar en ce moment, n'a pas d'importance», a estimé pour sa part Greg McKenna, stratégiste chez AxiTrader.

«Ce qui importe c'est que, depuis des mois, le dollar a été incapable de capitaliser sur l'amélioration des perspectives économiques (des États-Unis), sur les prévisions de resserrement (de politique monétaire) de la Réserve fédérale américaine et sur la réalité qu'il y a une claire divergence de politique et de calendrier entre la Fed et les autres banques centrales», a-t-il poursuivi.

Lors de sa dernière réunion à la mi-décembre, la Fed a relevé ses taux d'intérêt dans une fourchette de 1,25% à 1,50%, comme le prévoyaient les marchés. Il s'agissait de la troisième hausse du coût du crédit de l'année.

La banque centrale américaine s'attend pour 2018 à une croissance nettement plus soutenue et à un taux de chômage sous la barre des 4%. Elle envisage trois relèvements de taux d'intérêt reflétant, malgré l'accélération de la croissance, des doutes sur la trajectoire de l'inflation qui devrait s'établir à 1,9%, toujours en deçà de l'objectif des 2%.

Mais certains acteurs du marché semblent douter que l'institution puisse effectuer toutes ses hausses de taux alors que les perspectives économiques américaines se ternissent.

«La réforme fiscale est passée, mais elle n'a pas convaincu les consommateurs américains», a souligné Derek Halpenny, analyste chez MUFG. Mesure phare du président Donald Trump, cette réforme promulguée en décembre était largement anticipée par les marchés et pourrait n'apporter qu'un soutien modéré à l'économie américaine.

À Londres, la livre britannique montait très légèrement face à la monnaie unique européenne, à 88,76 pence pour un euro, et poursuivait sa hausse face au billet vert, à 1,3466 dollar pour une livre.Le bitcoin s'établissait à 14 899,50 dollars contre 13 943,71 dollars jeudi vers 22H00 GMT, selon des chiffres compilés par le fournisseur de données financières Bloomberg.

Le bitcoin se reprend après avoir notamment souffert de la décision jeudi des autorités sud-coréennes d'interdire les échanges anonymes de cryptomonnaies et de renforcer la lutte contre leur utilisation à des fins de blanchiment.