Les actions du voyagiste Transat AT ont encore été bousculées en Bourse, hier, alors que les investisseurs craignent les conséquences de l'ouragan Irma dans ses principaux endroits d'affaires en vacances-soleil, dont Cuba, la République dominicaine et la Floride.

En mi-séance, alors que les informations d'après-ouragan en Floride et à Cuba étaient encore très inquiétantes pour cet important secteur touristique, les investisseurs laissaient choir les actions de Transat de 8 % sous leur valeur de la fin de séance vendredi, avant le week-end d'ouragan.

Elles se sont redressées ensuite pour terminer la séance en baisse de 1 %, à 8,92 $, une cote à mi-chemin entre la plus basse et la plus élevée depuis un an. « Nous attendons plus de détails de Transat afin d'évaluer l'impact de l'ouragan sur ses réservations pour la prochaine saison des vacances-soleil. Entre-temps, on peut présumer que plusieurs clients attendront avant de choisir et réserver leur destination », a commenté l'analyste Benoit Poirier, de Marchés des capitaux Desjardins.

« Nos équipes évaluent présentement la situation dans chacune de nos destinations » touchées par l'ouragan Irma, a indiqué la haute direction de Transat. 

En République dominicaine, qui est la deuxième destination-soleil en importance de Transat, après le Mexique, on signalait hier une « situation stable et quasi rétablie » en raison de « moins de dégâts que ce que l'on croyait ».

« Les opérations aériennes ont repris vers Punta Cana et nous opérerons vers Puerto Plata et Samana comme prévu à la fin de la semaine », a expliqué Christophe Hennebelle, vice-président aux ressources humaines et affaires publiques chez Transat.

Durant la saison d'hiver des destinations-soleil, qui s'amorce au début du mois de novembre parmi les voyagistes canadiens, la République dominicaine représente environ 29 % de toute l'offre de sièges d'avion chez Transat durant cette saison, soit environ 280 000 sièges répartis sur six mois environ.

CUBA INQUIÈTE

Quant aux quatre destinations dans l'île de Cuba (Varadero, Cayo Coco, Santa Clara et Holguin), elles représentent environ 25 % de l'offre d'hiver chez Transat, soit quelque 242 000 sièges en tout.

Ces destinations de vacances chez Transat et les autres voyagistes canadiens à Cuba se situent sur la côte nord-est de l'île, avec leurs plages ouvertes sur la mer des Antilles.

Or, cette région côtière de Cuba, avec ses nombreux hôtels tout-inclus, en plus de la capitale La Havane, a été durement frappée et inondée par l'ouragan Irma au cours du week-end dernier.

En fin de journée hier, les voyagistes comme Transat attendaient des informations plus fiables sur l'état de lieux après le passage de l'ouragan. Ils veulent pouvoir planifier la reprise de leurs activités à Cuba ou, si les dommages s'avéraient trop importants, déclencher d'importants changements dans leur offre de forfaits pour les prochains mois.

« Nous suivons d'heure en heure les informations qui nous parviennent de Cuba et de la Floride. Si nécessaire, comme nous l'avons déjà fait auparavant, nous avons une certaine flexibilité pour changer une partie de nos forfaits vers d'autres destinations dans la région. » - Christophe Hennebelle, vice-président aux ressources humaines et affaires publiques chez Transat

Entre-temps, pour les clients de Transat qui se retrouvent privés ces jours-ci des vols ou des forfaits de vacances qu'ils avaient réservés et même déjà payés, le vice-président de Transat les dirige vers la « politique ouragan » du voyagiste expliquée sur son site internet.

Pour l'essentiel, cette politique permet des changements de date ou de destination, ou encore le remboursement en crédits-voyages pour usage ultérieur. Cette « politique ouragan » chez Transat s'applique jusqu'au 16 septembre (samedi prochain) pour les quatre destinations à Cuba et pour Fort Lauderdale, en Floride.

Avant l'arrivée de l'ouragan à Cuba, Transat dit avoir effectué 10 vols spéciaux pour évacuer ses clients qui y étaient déjà en vacances.

Quant aux clients de vols seulement vers Cuba, Transat indique les avoir rapatriés « presque tous, sauf ceux que l'on n'a pas pu joindre et ceux qui ont refusé de venir ».