Les marchés boursiers nord-américains ont piqué du nez jeudi, les investisseurs ayant continué à se réfugier dans l'or en raison des tensions croissantes entre les États-Unis et la Corée du Nord.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a perdu un peu moins de 1% pour clôturer à 15 074, alors que presque tous ses secteurs ont reculé. À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a plongé de 0,9 % à 21 844 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a rendu 1,5% à 2438 points. L'indice composé du Nasdaq a glissé de plus de 2 %, à 6216 points. Tous trois ont signé leur pire séance depuis la mi-mai. Le Vix, une mesure des attentes des analystes en ce qui trait à la volatilité des actions, a bondi à son plus haut niveau depuis mai après que la Corée du Nord a dévoilé un plan pour le lancement de missiles balistiques en direction d'un important site militaire américain dans le Pacifique.

Cette fois, «le déclin a été provoqué par l'incertitude créée par la crise nord-coréenne», a expliqué Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management.

Loin d'essayer de faire retomber la fièvre, Donald Trump a redoublé de virulence jeudi face à la Corée du Nord qui menace ouvertement le territoire américain de Guam, dans le Pacifique.

Accusé par le régime de Kim Jong-Un d'avoir «perdu la raison», le président américain a défendu sa formule controversée sur «le feu et la colère» promis à Pyongyang, estimant qu'elle n'était «peut-être pas assez dure».

«Si le marché croyait vraiment que la réaction nord-coréenne était imminente, je pense qu'il baisserait beaucoup plus», a toutefois nuancé Alan Skrainka.

«Cela fournit une excuse clé en main aux investisseurs pour encaisser des bénéfices, ou au moins pour contenir pour l'instant leur fièvre acheteuse sur un marché dont nombreux pensent qu'il était de toute façon mûr pour un repli», a continué Patrick O'Hare de Briefing dans une note.

L'indice S&P 500 a pris environ 9% depuis le début de l'année et le Dow Jones avait enchaîné jusqu'à lundi une série de neuf records d'affilée.

La distribution chute

Les indicateurs américains n'ont guère apporté de soutien à la Bourse puisque les prix à la production ont un peu reculé en juillet, alors que les analystes tablaient sur une légère progression.

À ce sujet, les investisseurs se tourneront vendredi sur l'indice des prix à la consommation (CPI).

Avant cela, ils ont également pris connaissance d'une hausse plus importante que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage.

Sur le front des résultats d'entreprises, le secteur de la distribution était en première ligne jeudi.

Macy's et Kohl's ont été sévèrement sanctionnés par Wall Street malgré des résultats meilleurs que prévu.

«Le sentiment du marché joue contre les grands distributeurs, car ils continuent de perdre des parts de marché face au commerce électronique», a commenté Alan Skrainka.

Macy's a perdu 10,25% à 20,67 $US. Son chiffre d'affaires au deuxième trimestre a baissé de 5,4% par rapport à un an plus tôt, ce que l'entreprise attribue notamment à la réduction de son nombre de magasins.

Blue Apron a plongé de 17,63% à 5,14 $US, ce qui porte sa chute à 48% depuis son introduction en Bourse fin juin. Le spécialiste américain de la livraison à domicile de kits à cuisiner a enregistré un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu, mais ses pertes ont été plus marquées.

Le cours de l'or a avancé pour une deuxième séance de suite, prenant 10,80 $ US à 1290,10 $ US l'once. Le métal précieux est souvent considéré comme une valeur refuge lors des périodes d'incertitudes géopolitiques.

De son côté, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 78,67 cents US, en baisse de 0,04 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

Ailleurs à la Bourse des matières premières de New York, le prix du pétrole brut a avancé de 20 cents US à 49,76 $ US le baril, tandis que celui du cuivre a perdu 2 cents US à 2,91 $ US la livre.