Wall Street évoluait dans le rouge à la mi-séance jeudi sur fond d'interrogations sur les politiques monétaires et après de nouveaux chiffres sur l'emploi aux États-Unis: le Dow Jones perdait 0,32% et le Nasdaq 0,53%.

Vers 12h10, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average reculait de 68,91 points à 21 409,26 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 32,50 points à 6118,35 points. L'indice élargi S&P 500 lâchait 0,43%, ou 10,50 points, à 2422,04 points.

À Toronto, le S&P TSX reculait de 0,25% ou 38,29 points à 15 114,83 points.

«Même si les indices ont un peu atténué leurs pertes depuis l'ouverture, le marché reste tendu par une inquiétude diffuse sur un prochain resserrement des politiques monétaires des diverses banques centrales», a commenté Bill Lynch de Hinsdale Associates.

Nombre d'investisseurs se demandent notamment si la Réserve fédérale (Fed) va bien maintenir le cap fixé lors de sa dernière réunion, à savoir commencer prochainement à réduire le volume d'actifs acquis massivement après la crise financière pour doper la reprise et procéder à une troisième hausse des taux d'intérêt d'ici fin 2017.

À la veille du rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis, un indicateur majeur pour jauger la santé de la première économie mondiale, les statistiques sur le marché du travail ont déçu les attentes.

Selon la société de services informatiques ADP, les créations d'emplois dans le secteur privé aux États-Unis ont progressé en juin, à 158 000, mais à un rythme plus lent que prévu par les analystes.

Toutefois, a souligné Bill Lynch, «le marché du travail continue bien à se tendre, ce qui devrait finir par faire monter les salaires, et donc l'inflation», un élément également surveillé de près par la Fed.

«Certains se disent que les taux d'intérêt pourraient monter rapidement, le rendement des bons du Trésor à 10 ans a bondi de plus de 2%», a-t-il ajouté.

Le rendement des bons du Trésor à dix ans montait à 2,378% contre 2,323% mercredi soir et celui des bons à 30 ans à 2,908% contre 2,847% précédemment.

Costco augmente ses ventes

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont quant à elles augmenté plus fortement que prévu.

«Même si le chiffre ressort légèrement au-dessus de nos attentes, nous n'y accordons pas une importance particulière, car les données dans leur ensemble continuent de montrer un faible taux de cessation d'emplois», ont toutefois nuancé les analystes de Barclays.

Autres indicateurs positifs sur l'économie américaine, et donc penchant en faveur d'un tour de vis prochain de la Fed: le déficit commercial des États-Unis a légèrement reculé en mai grâce à des exportations plus fortes, et la progression de l'activité dans les services a accéléré plus que prévu en juin.

Parallèlement, selon le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) a envisagé de signaler plus clairement qu'elle se dirigeait progressivement vers un resserrement monétaire, mais y a renoncé par «prudence».

«La faiblesse du secteur technologique affecte l'ensemble du marché», a également noté M. Lynch. «Les interrogations sur la valorisation élevée de ses valeurs ont rendu l'ensemble du secteur très volatil depuis un mois.»

Apple perdait ainsi 0,74% à 143,02 dollars, la maison-mère de Google, Alphabet, reculait de 0,37% à 928,77 dollars et Microsoft cédait 0,74% à 68,56 dollars.

Parmi les autres valeurs du jour, General Electric (GE) lâchait 1,99% à 26,81 dollars. Comme le laboratoire allemand Merck KGaA et le japonais Canon, GE a été accusé par l'Union européenne (UE) de l'avoir dupée ou de ne pas avoir respecté les règles lors de leur demande d'autorisation en matière de concentration.

Tesla reculait de 3,61% à 315,28 dollars. Le groupe a essuyé jeudi un nouveau revers, sa berline «Model S» échouant à passer haut la main des tests de sécurité d'un organisme indépendant.

L'enseigne de distribution en gros Costco prenait 0,82% à 159,32 dollars après avoir fait part d'une augmentation de 6% de ses ventes en juin.