Wall Street a signé des records en clôture jeudi après une hausse attribuée à un indicateur encourageant sur l'emploi privé aux États-Unis: le Dow Jones a progressé de 0,65% et le Nasdaq de 0,78%. Les trois principaux indices de la Bourse de New York ont terminé à des niveaux jamais vus en clôture.

L'annonce d'un retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat par le président américain Donald Trump n'a pas semblé jouer sur les indices, car, selon Art Hogan de Wunderlich Securities, les marchés avaient déjà pris en compte une telle décision.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a avancé de 135,53 points à 21 144,18 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 48,31 points à 6246,83 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 18,26 points, soit 0,76%, à 2430,06 points.

Indicateurs meilleurs que prévu

«Les indicateurs ont été dans l'ensemble meilleurs que prévu», a mis en avant Art Hogan.

Les créations d'emplois dans le secteur privé aux États-Unis ont fortement progressé en mai, dépassant largement les attentes des analystes, a indiqué la société de services informatiques ADP.

«J'ai l'impression que ça vient s'ajouter au tableau d'une amélioration de l'économie, ce qui est important après un premier trimestre un peu faible», a commenté Chris Low de FTN Financial.

Dans l'immédiat cela a surtout redonné de l'élan à Wall Street et fourni une dose d'optimisme sur l'emploi à la veille de la publication des chiffres mensuels officiels et plus complets du gouvernement américain.

Toujours au sujet du marché du travail, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont un peu progressé mais «pas de quoi s'inquiéter, (elles) restent toujours à un très bas niveau», a commenté Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics, dans une note.

Activité manufacturière en hausse

L'activité manufacturière a légèrement accéléré en mai, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié par l'association professionnelle ISM.

PPG monte

Baromètre de la consommation, les ventes de voitures aux États-Unis ont légèrement reculé en mai, de 0,9% sur un an selon le cabinet Autodata.

Elles ont reculé pour General Motors (GM, +1,47% à 34,43 dollars) et Fiat Chrysler (+5,39% à 11,14 dollars sur sa cotation new-yorkaise) mais Ford (+2,61% à 11,41 dollars), en pleine transition, a réussi à écouler plus de voitures qu'espéré profitant de grosses promotions pendant le long week-end férié de «Memorial Day».

En revanche, les dépenses de construction sont tombées dans le rouge en avril, ce qui n'avait pas été anticipé par les analystes.

Parmi les autres valeurs, le géant de la peinture et des revêtements PPG Industries (+2,63% à 109,16 dollars) a renoncé à acquérir le néerlandais AkzoNobel, numéro un mondial de la peinture, après trois offres de rachat rejetées.

John Deere, entreprise spécialisée dans les machines agricoles, a pris 1,83% à 124,70 dollars après annoncé dans un communiqué jeudi le rachat pour environ 5,2 milliards de dollars de l'allemand Wirtgen Group (non coté) qui fabrique des engins de chantiers pour la construction des routes.

La société informatique Hewlett Packard Enterprise (HPE) a perdu 6,86% à 17,52 dollars après avoir fait part de prévisions décevantes pour son bénéfice au troisième trimestre.

Dans la distribution, le discounter Dollar General a pris 6,54% à 78,19 dollars, après avoir annoncé une hausse de 6,5% de son chiffre d'affaires trimestriels et de 0,7% à périmètre comparable.

Le marché obligataire baissait un peu. Vers 16 h 40, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,214%, contre 2,205% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,867% contre 2,866% la veille.

Le pétrole et Blackberry tirent Toronto en hausse

La Bourse de Toronto a enregistré un gain de plus de 100 points jeudi, soutenue par une hausse du cours du pétrole et les actions de BlackBerry et de BRP.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a avancé de 120 points pour clôturer à 15 469,91 points, et la quasi-totalité de ses secteurs ont affiché des gains.

L'action de la société de logiciels de télécommunications BlackBerry a grimpé de huit pour cent, tandis que celle du constructeur de motoneige BRP a bondi de près de 13 pour cent.

Le titre de BlackBerry a grimpé à la suite de la publication d'un rapport du site internet financier Citron Research, qui l'a identifiée comme cible d'une éventuelle acquisition.

L'ancien fabricant de téléphones intelligents, qui s'est récemment tourné vers le développement de logiciels, a vu son action grimper de 1,14 $ à 15,42 $ sur le TSX.

«Nous avons toujours cru que la restructuration de BlackBerry ne ferait pas en sorte que BlackBerry deviendrait en elle-même une entreprise rentable comme elle l'était autrefois», a noté Kash Pashootan, vice-président principal et gestionnaire de portefeuille chez First Avenue Advisory, une firme de Raymond James.

«Notre impression était que la restructuration ne visait simplement qu'à préparer l'entreprise pour qu'elle paraisse bien si jamais une acquisition devait survenir.»

Toute prise de contrôle reste «hautement spéculative», mais les investisseurs s'emparent maintenant de l'action en misant sur cette éventualité.

Entre-temps, l'action de BRP a grimpé de 4,17 $ à 37,03 $ après que l'entreprise eut annoncé qu'elle commencerait à verser un dividende trimestriel de 8 cents par action à compter de juillet. Elle prévoit en outre racheter jusqu'à 350 millions $ de ses actions d'ici la fin juillet.

- Avec La Presse canadienne