Wall Street a stagné mardi, sans moteur mais résistant au désordre à Washington au moment où le président américain Donald Trump est accusé de s'être montré trop bavard avec Moscou: le Dow Jones a perdu 0,01% et le Nasdaq a pris 0,33%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 2,19 points à 20 979,75 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 20,20 points à 6169,87 points, finissant sur un record pour la deuxième séance consécutive. L'indice élargi S&P 500 a cédé 1,65 point, soit 0,07%, à 2400,67 points.

«Le marché semble imperméable à tout type d'information venant de Washington», a commenté Art Hogan de Wunderlich Securities.

Face au tollé provoqué par des informations de presse accusant Donald Trump d'avoir pu compromettre une source en livrant des renseignements sensibles au chef de la diplomatie russe, la Maison-Blanche s'est défendue mardi d'avoir compromis la sécurité nationale.

La Bourse a réussi à résister à cette situation politique en restant autour de niveaux historiquement élevés à la fin d'une saison des résultats trimestriels qui a montré une nette progression des bénéfices des entreprises du S&P 500.

Pour Chris Low de FTN Financial le marché a toutefois basculé dans «l'attentisme».

«Les investisseurs sont inquiets de la capacité du Congrès de faire quoi que ce soit dans ce contexte de plus en plus fou à Washington», a-t-il expliqué.

«C'est un facteur qui pourrait nous ramener aux années Nixon quand l'économie progressait bien mais où la persistance de problèmes politiques avait entamé la confiance des investisseurs», a pour sa part commenté Peter Cardillo de First Standard Financial dans une note.

Dick's Sporting Goods décroche

Tant au niveau des indicateurs que des résultats du jour, facteurs positifs et négatifs se sont mené une «lutte acharnée» mardi selon l'expression de Chris Low.

Ainsi la production industrielle a nettement progressé en avril aux États-Unis mais les mises en chantiers de logements au même mois se sont montrées décevantes.

«Les données récentes ressemblent de manière troublante au début d'une tendance de baisse mais aucun des autres chiffres de l'immobilier ne confirme cette conclusion», a commenté Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics, s'appuyant sur la bonne santé des demandes de crédits immobiliers et d'un indice sur la confiance du secteur.

L'enseigne spécialisée dans le bricolage et l'aménagement de la maison Home Depot a annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévu et relevé son principal objectif financier annuel. Son action a avancé de 0,59% à 158,26 dollars.

À l'inverse, le distributeur d'articles de sport Dick's Sporting Goods a été sanctionné après ses résultats trimestriels et a décroché de 13,73% à 41,04 dollars.

Contrairement à la veille, Wall Street n'a pas pu profiter du dynamisme du pétrole qui a un peu reculé mardi, les investisseurs cherchant à anticiper l'ampleur de la prolongation des plafonds de production que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires pourraient acter lors d'un sommet le 25 mai.

Parmi les autres valeurs, Ford, deuxième groupe automobile américain en termes de ventes, devrait annoncer des suppressions d'emplois dans les prochains jours qui pourraient aller jusqu'à 10% de ses effectifs. Son titre a stagné à 10,94 dollars.

Au sein du Dow Jones, le groupe de divertissement Walt Disney a reculé de 1,05% à 107,98 dollars après des informations du magazine The Hollywood Reporter indiquant que des pirates informatiques auraient réussi à voler un film inédit et demanderaient une «énorme rançon» en échange.

Le marché obligataire montait légèrement. Vers 16h40, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,323% mardi contre 2,339% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,992% contre 3,003%.