Wall Street a terminé de façon partagée mercredi, les investisseurs tentant de faire le tri parmi les résultats d'entreprises: le Dow Jones, souffrant particulièrement du recul du groupe informatique IBM, a perdu 0,58% et le Nasdaq a pris 0,23%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 118,79 points à 20 404,49 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a progressé de 13,56 points à 5863,03 points.

L'indice élargi S&P 500 a baissé de 4,02 points, soit 0,17%, à 2338,17 points.

«Les préoccupations au sujet des résultats du premier trimestre et les faux pas de certains groupes phares du Dow Jones et du S&P 500 ont provoqué l'inquiétude des investisseurs», a expliqué Sam Stovall de CFRA.

Le Dow Jones a ainsi été victime de la chute d'IBM (-4,92% à 161,69 dollars US), dont le chiffre d'affaires a reculé pour le 20e trimestre consécutif, subissant un repli plus prononcé qu'anticipé par les analystes.

Selon l'analyste Allan Small, conseiller principal pour le groupe financier Holliswealth, les Bourses retraitent parce que certains investisseurs doutent de la capacité du président américain Donald Trump à respecter ses promesses électorales jugées favorables aux marchés.

«Les évaluations du marché ont vraiment pris beaucoup d'avance en tenant pour acquis qu'il serait capable de faire ce qu'il voulait faire», a noté M. Small, en parlant des dépenses en infrastructures et la déréglementation.

Avec les échos de chicanes à la Maison-Blanche, la division au sein du Parti républicain et l'échec du projet de réforme de l'assurance maladie, les investisseurs commencent à se demander s'il est réaliste de croire que les autres mesures promises seront mises en place, a-t-il estimé.

Les récents événements militaires et géopolitiques ont aussi pesé sur les marchés, a-t-il poursuivi, évoquant les frappes en Afghanistan et en Syrie, ainsi que les tensions avec la Corée du Nord.

«Tout cela met un peu de négativité sur le marché», a affirmé M. Small. Cependant, le marché retraite lentement. «Chaque jour, nous semblons en perte un peu par ici, un peu par là.»

Cette lenteur est vraisemblablement attribuable aux bases économiques sous-jacentes en Amérique du Nord, qui restent très bonnes, a souligné M. Small.

Morgan Stanley fait mieux que prévu

Hors de l'indice vedette, les résultats d'une autre valeur phare, Morgan Stanley (+2,01% à 42,04 dollars US), ont en revanche un peu amélioré l'humeur des marchés.

La banque d'affaires «a annoncé des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre et c'est un contrepoids bienvenu qui fait passer les résultats décevants de Goldman Sachs mardi pour un problème propre au groupe», a estimé Patrick O'Hare de Briefing dans une note.

Après son net recul de la veille consécutif à l'annonce de résultats décevants de son activité de courtage, Goldman Sachs, poids lourd du Dow Jones, a limité les dégâts mercredi, concédant 0,70% à 214,09 dollars US.

Dans l'ensemble, «les résultats d'entreprises n'ont pas été mauvais jusque là», a commenté Peter Cardillo.

Au fur et à mesure de la séance, les analystes américains ont de nouveau évoqué les incertitudes politiques au niveau national comme international qui avaient un temps semblé passer au second plan.

«Il y a une pression du Congrès pour repousser la réforme fiscale du président Trump et la proposition de loi sur la santé», a rapporté Sam Stovall évoquant aussi, sur le plan géopolitique, les dossiers nord-coréens, syrien et du Brexit.

La Bourse de Toronto plombée par le pétrole et l'or

La chute des cours du pétrole brut et de l'or ont fait reculer la Bourse de Toronto mercredi, pendant que le dollar canadien s'affaiblissait face au billet vert américain.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a glissé de 69,69 points à 15 552,88 points.  

Le huard s'est déprécié de 0,55 cent US à 74,18 cents US.

- Avec La Pressse canadienne