Wall Street a légèrement baissé mardi à l'issue d'une séance pendant laquelle elle a beaucoup tangué, partagée entre l'incertitude géopolitique et l'optimisme de nombreux investisseurs: le Dow Jones a perdu 0,03% et le Nasdaq 0,24%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a cédé 6,72 points à 20 651,30 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 14,15 points à 5866,77 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 3,38 points, soit 0,14%, à 2353,78 points.

«La Bourse a d'abord nettement baissé sur fond de tensions géopolitiques... Mais il y a toujours beaucoup de liquidités qui n'attendent que d'être mobilisées !», a résumé Jack Ablin, de BMO Private Bank.

De fait, Wall Street, qui reculait franchement à la mi-séance, a peu à peu limité les dégâts lors des dernières heures d'échanges.

L'«assez mauvaise humeur» manifestée par la Bourse, selon les termes de Chris Low, de FTN Financial, n'avait pas elle-même de raisons évidentes.

Les tensions géopolitiques sur la Corée du Nord et la Syrie restaient dans de nombreux esprits, mais elles avaient commencé avant même le week-end et Wall Street n'en avait pas tant pâti lors des dernières séances.

De son côté, M. Low avançait que les investisseurs pouvaient être méfiants face aux intentions de la Réserve fédérale (Fed) et à une dizaine de jours d'une élection présidentielle incertaine en France.

Mais il se disait surtout surpris de voir la Bourse autant bouger lors d'une séance vide d'indicateurs économiques, d'autant que la semaine s'annonce tranquille avec un jour férié pour le Vendredi saint.

C'est surtout l'instabilité, d'ailleurs susceptible d'être encouragée par des échanges limités, qui a constitué la tendance majeure de la Bourse: l'indice «Vix» de la volatilité a atteint son plus haut niveau depuis début novembre, date de l'élection du président Donald Trump.

En fin de compte, «ce dont parlent le plus les investisseurs aujourd'hui, ce sont les compagnies aériennes», a ironisé M. Low.

La polémique a encore enflé autour de la compagnie United Airlines, le groupe attendant près de 48 heures pour s'excuser après l'expulsion musclée d'un passager qui refusait de sortir d'un vol surbooké aux États-Unis: le titre a perdu 1,13% à 70,71 $US.

Parmi les autres valeurs, Qualcomm a baissé de 2,1%, après avoir porté plainte contre Apple (-1,1%) pour pratiques anticoncurrentielles, le groupe à la pomme ayant lui-même engagé des poursuites en janvier contre le fabricant de semi-conducteurs.

Le cours du lingot d'or a bondi mardi à un sommet de cinq mois, les investisseurs ayant favorisé cette «valeur refuge» dans un contexte de tensions mondiales croissantes.

Le prix du lingot a grimpé de 20,30 $ US à 1274,20 $ US l'once, un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis le 8 novembre.

Les marchés boursiers nord-américains n'ont pas beaucoup bougé mardi. L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a cédé 3,68 points à 15 727,11 points.

De son côté, le dollar canadien est resté inchangé à 75,01 cents US, à la veille de la nouvelle annonce de la Banque du Canada au sujet de son taux d'intérêt directeur.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a progressé pour une sixième séance de suite, prenant 32 cents US à 53,40 $ US le baril. Le cours du cuivre est pour sa part resté inchangé à 2,61 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne