Wall Street a terminé proche de l'équilibre vendredi, résistant à des chiffres de l'emploi mitigés et aux incertitudes géopolitiques au lendemain de frappes américaines sur la Syrie: le Dow Jones a cédé 0,03% et le Nasdaq 0,02%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a reculé de 6,85 points à 20 656,10 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 1,14 point à 5877,81 points. L'indice élargi S&P 500 a perdu 1,95 point, soit 0,08%, à 2355,54 points.

«C'est le même schéma depuis trois jours: on monte, puis à l'approche de la clôture on redescend», a commenté Peter Cardillo économiste en chef de First Standard Financial.

«Tout bien considéré, le marché n'a pas de conviction», a-t-il asséné.

Le principal indicateur de la semaine n'a pas été d'un grand secours puisque le rapport mensuel sur l'emploi américain, publié avant l'ouverture, s'est révélé mitigé.

Le chiffre phare, les créations nettes d'emplois reculent fortement par rapport au mois précédent et s'affichent largement en dessous des attentes des analystes, à seulement 98 000 postes supplémentaires contre 188 000 attendus.

«Pendant l'enquête, une tempête exceptionnellement sévère pour la saison a faussé les estimations», a estimé Mikey Levy de Berenberg dans une note, à l'unisson de nombreux analystes s'interrogeant sur l'impact statistique des intempéries ayant touché le nord-est des États-Unis au mois de mars.

Cette explication, ajoutée à d'autres paramètres comme un recul du taux de chômage à 4,5%, son plus bas depuis dix ans, ainsi qu'un salaire horaire moyen en progression, ont permis de nuancer un peu le tableau dressé par le rapport mensuel sur l'emploi.

En tout état de cause, ce rapport a permis d'éloigner «l'inquiétude que l'inflation n'augmente trop vite», a complété Sam Stovall de CFRA.

Les investisseurs craignaient qu'une hausse trop rapide des prix, alimentée par une amélioration très marquée du marché du travail, ne puisse pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) à accélérer le resserrement monétaire graduel qu'elle a engagé depuis fin 2016.

Sur le plan géopolitique, les investisseurs ont choisi de prendre du recul au lendemain de frappes américaines sur une base des troupes syriennes de Bachar al-Assad accusées d'avoir utilisé des armes chimiques trois jours plus tôt.

«Les opérateurs de marché voient ce lancement de missile comme un incident isolé sans impact significatif sur l'économie», a relativisé Patrick O'Hare de Briefing dans une note.

Au contraire, le secteur de la défense, avec des groupes comme Raytheon (+1,5%) ou Lockheed Martin (+1,2%), a nettement monté.

Cette actualité a un peu éclipsé un sommet très attendu entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Donald Trump en Floride, dont aucun accroc majeur n'a paru filtrer.

Parmi les valeurs, Wal-Mart, géant de la distribution et membre du Dow Jones, a pris 21% après des commentaires positifs d'un analyste sur son positionnement dans le marché de la vente physique.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a effacé 30,05 points pour clôturer à 15 667,13 points. Sa perte était principalement attribuable aux reculs des secteurs des matériaux et de l'énergie, qui ont respectivement cédé 0,5 % et 0,7%.

Statistique Canada a indiqué vendredi que l'économie canadienne avait créé un total net de 19 400 emplois en mars, ce qui a généralement été bien reçu. Cependant, 95 % des nouveaux emplois étaient dans le secteur du travail autonome, généralement considéré comme plus précaire. Le taux de chômage est passé de 6,6 à 6,7 %, une hausse attribuable au fait qu'un plus grand nombre de Canadiens étaient à la recherche d'un emploi.

Le dollar canadien s'est apprécié de 0,04 cent US à 74,57 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du lingot d'or a avancé de 4 $ à 1257,30 $ US l'once. Plus tôt dans la séance, il avait touché un sommet pour 2017, soit 1271,50 $ US l'once, en hausse de 18,20 $ US, mais il a rendu la plupart de ces gains.

Ailleurs à New York, le prix du pétrole brut a grimpé de 54 cents US à 52,24 $ US le baril, tandis que le cours du cuivre a perdu 1,1 cent US à environ 2,65 $ US la livre.

- Avec La Presse canadienne