Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, s'est déclaré vendredi très optimiste sur la croissance américaine et celles des marchés financiers, se déclarant faire partie des «haussiers» qui croient à la montée du marché boursier.

«Je suis un haussier, absolument», a répondu le secrétaire au Trésor lors d'une conférence à Washington alors que la bourse de New York a connu sa plus mauvaise semaine depuis l'élection de Donald Trump.

«La dynamique de la croissance américaine est très attractive», a-t-il indiqué, expliquant que le gouvernement visait une croissance de 3% à 3,5% contre 1,5% à 2% actuellement. «Cela fait une énorme différence pour le budget, le déficit», a-t-il assuré lors de cet entretien avec le site d'information Axios.

À moyen terme, le marché boursier «pourrait monter de façon significative», a ajouté le secrétaire au Trésor tout en reconnaissant qu'il n'était pas sûr de comprendre la forte valorisation de certaines start-ups technologiques.

À propos du commerce international, M. Mnuchin, qui revient d'un G20 Finances où la lutte contre le protectionnisme a été remise en cause par les États-Unis, a déclaré: «tant que nous pouvons renégocier des accords commerciaux, nous ne serons pas protectionnistes. Si ce n'est pas possible, nous le serons».

Il a répété qu'à moyen terme un dollar fort était «important» même si à court terme une montée trop rapide du billet vert pouvait «poser des problèmes pour l'économie».

Sur la réforme fiscale, une des priorités du programme de Donald Trump, M. Mnuchin a assuré que le nouveau plan était prêt et serait introduit bientôt. Il a espéré qu'elle soit adoptée avant l'été.

Ce plan vise à «réduire les impôts pour la classe moyenne» mais aussi à abaisser ceux des entreprises, a expliqué le responsable, sans garantir que les taxes sur les bénéfices pourraient tomber à 15% (au lieu de 35% actuellement) comme l'a souhaité Donald Trump pendant la campagne. M. Mnuchin a assuré que la réforme des impôts était «plus simple» que celle de l'assurance-santé qui ne parvient pas jusqu'ici à avancer au Congrès.

M. Mnuchin s'est montré moins enthousiaste sur le projet d'une taxe d'ajustement aux frontières pour brider le déficit commercial: «certains aspects sont séduisants, d'autres sont préoccupants».

Sur l'évolution de l'économie globale, M. Mnuchin a estimé qu'un des risques pour la croissance était un événement «du type terrorisme». «C'est une des raisons pour laquelle le président est focalisé sur les contrôles de sécurité».

Interrogé sur l'évolution de l'économie et de la productivité, l'ancien banquier de Goldman Sachs a assuré que les innovations technologiques et l'intelligence artificielle ne détruiraient pas les emplois humains.

«La technologie a rendu les travailleurs américains plus productifs. Pour ce qui est de l'intelligence artificielle prenant des emplois aux Américains, c'est si loin dans l'avenir que ce n'est pas sur mon radar, pas avant 50 ou 100 ans», a-t-il assuré.

Concluant sur une question concernant ses anciennes activités de producteur à Hollywood, le ministre a invité le public à aller voir un film qu'il avait produit tout en reconnaissant qu'il ne lui était pas permis, vu ses fonctions, de faire une telle publicité.

«Je ne suis pas autorisé à faire la promotion d'affaires dans lesquelles je suis impliqué (...) . Mais vous devriez envoyer vos enfants voir «Lego Batman»», a-t-il lancé.