Canada Goose, dont les manteaux d'hiver sont devenus célèbres après avoir été portés par diverses vedettes comme l'acteur Daniel Craig et la mannequin Kate Upton, a effectué jeudi son entrée à la Bourse de Toronto et à celle de New York, clôturant la journée sur un gain d'environ 27 %.

L'entreprise torontoise, qui vend notamment des parkas de 900 $ dont le capuchon est bordé de fourrure, a réalisé un premier appel public à l'épargne de 20 millions d'actions au prix de 17 $ par action - une opération évaluée à 340 millions.

L'action de Canada Goose, négociée sous le symbole boursier GOOS, a bondi à 23,86 $ à l'ouverture de la séance à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 21,53 $.

Le fabricant de vêtements d'extérieur a précisé que des 20 millions d'actions, 13,7 millions provenaient des actionnaires existants. Ces derniers détiendront 79 à 81 % de l'entreprise après l'opération, tout dépendant des options de surallocation qui seront exercées par les preneurs fermes.

La firme d'investissement Bain Capital détient 70 pour cent de Canada Goose, une participation qu'elle a acquise en décembre 2013 pour un montant non dévoilé.

Programme d'expansion en vue

Fondée à Toronto en 1957 par Sam Tick, le grand-père de l'actuel président et chef de la direction, Dani Reiss, Canada Goose a d'abord porté le nom de Metro Sportswear. À l'origine, la société se spécialisait dans les habits de motoneige, les vestes de laine et les imperméables. Elle a conçu son premier parka d'expédition dans les années 1980, dans l'idée qu'il permette d'affronter les conditions frigorifiques rencontrées par les scientifiques et les randonneurs qui travaillent en Antarctique.

Ces dernières années, ses manteaux ont gagné en popularité auprès des personnes à l'affût des tendances de la mode.

Canada Goose compte aujourd'hui deux magasins de vente au détail, à Toronto et à New York, et ses produits sont vendus dans 36 pays. Selon M. Reiss, la société a l'intention d'ouvrir 15 à 20 magasins de plus dans le monde au cours des trois prochaines années, dans le cadre d'un programme d'expansion qui devrait notamment comprendre la Chine.

Le chef de la direction estime que le fait d'être présent dans plusieurs pays et de diversifier la production - notamment avec des vêtements pour le printemps et des accessoires comme des tuques - devrait aider Canada Goose à soutenir ses ventes pendant les hivers plus chauds.

«Les modèles des conditions météorologiques mondiales changent. Ils sont plus imprévisibles qu'ils ne l'ont jamais été par le passé», a noté M. Reiss. «Tokyo est un marché très, très vigoureux pour nous. Nous avons beaucoup de clients fidèles là-bas. Le mercure n'y descend presque jamais sous zéro et il n'y neige presque jamais.»

Malgré tout, l'entreprise n'a pas l'intention de réduire la gamme de prix de ses produits.

Les revenus de Canada Goose se sont établis à 290,8 millions pour son exercice financier 2016, tandis que son bénéfice net s'élevait à 26,5 millions, selon les documents déposés auprès des autorités boursières.

Ciblée par la PETA

La société s'est aussi retrouvée au coeur d'une controverse, après avoir été ciblée par le groupe Pour une éthique dans le traitement des animaux - plus connu sous l'acronyme anglophone PETA - en raison de son utilisation de fourrure de coyote dans la fabrication de ses manteaux.

Le groupe de défense des droits des animaux a indiqué avoir l'intention d'acheter pour environ 4000 $ d'actions de Canada Goose afin d'obtenir un droit de parole lors des assemblées d'actionnaires de l'entreprise. PETA a déjà utilisé cette tactique avec d'autres entreprises comme Lululemon, Hermes, Louis Vutton et Prada.

«Nous ne chercherons pas à changer nos plans (d'utilisation de fourrure) en réponse à une minorité bruyante», a prévenu Dani Reiss.

Le dirigeant fait valoir que Canada Goose utilise depuis longtemps des plumes de duvet de canard et de la fourrure de coyote pour fabriquer ses manteaux, une pratique qu'elle défend pour sa «raison d'être fonctionnelle».

«En plus de cela, nous fabriquons beaucoup de manteaux», a-t-il ajouté. «Plusieurs de nos manteaux n'ont pas de fourrure. Nous savons que le port de différents produits est un choix personnel et nous offrons des produits pour tout le monde.»