Valeant Pharmaceuticals a été larguée lundi par l'un de ses plus importants actionnaires, Pershing Square Capital, qui profitera de cette transaction pour inscrire une importante perte fiscale.

Le fonds d'investissement dirigé par le milliardaire Bill Ackman a confirmé, lundi, après la fermeture des marchés, qu'il avait liquidé sa position dans la controversée pharmaceutique établie à Laval.

À la Bourse de New York, cette nouvelle faisait plonger le titre de Valeant de près de 10% dans les transactions d'après-séance.

La pharmaceutique a brièvement été la plus grande société canadienne au chapitre de la valeur boursière après avoir multiplié les acquisitions, mais sa réputation a été entachée en raison de nombreuses controverses, comme ses liens avec la société américaine de commandes postales pharmaceutiques Philidor.

Pour l'instant, M. Ackman ainsi que le vice-président de Pershing Square, Steve Fraidin, demeurent sur le conseil d'administration de Valeant, mais les deux hommes ne solliciteront pas de nouveau mandat dans le cadre de l'assemblée annuelle de l'entreprise, prévue le 2 mai.

Le fonds d'investissement, qui a déjà été le plus important actionnaire de Valeant, a réduit sa participation dans la pharmaceutique au fil du temps.

«Au prix actuel (de l'action de Valeant), l'investissement représentait entre 1,5 et 3% des différents fonds de Pershing Square, toutefois, cet investissement exigeait beaucoup de temps et de ressources», a fait valoir le fonds d'investissement dans un communiqué.

Pershing Square avait également été le partenaire de l'entreprise dans le cadre de sa prise de contrôle ratée d'Allergan - le fabricant du Botox.

Après leur arrivée au conseil d'administration de Valeant, l'an dernier, MM. Ackman et Fraidin ont notamment contribué à stabiliser l'entreprise en faisant le ménage au sein de la haute direction ainsi qu'au conseil, souligne Pershing Square.

Le fonds ajoute que les deux hommes ont joué un rôle dans la vente d'actifs jugés non essentiels afin que Valeant puisse récolter 2,7 milliards US. Le produit de ces transactions devait aider à rembourser une partie de la lourde dette de Valeant.

M. Ackman souligné le travail accompli par l'actuel président et chef de la direction, Joseph Papa, afin de redresser la barre et rétablir la réputation de l'entreprise.

En décembre, Pershing avait vendu 3,47 millions US d'actions de Valeant à des fins fiscales.

Il y a un peu plus d'un an, M. Ackman avait témoigné devant un comité sénatorial à propos de la stratégie d'affaires de Valeant qui consistait à hausser les prix des médicaments - parfois de 3000% - immédiatement après les avoir acquis.

Aux côtés de l'ex-grand patron de la pharmaceutique Michael Pearson, le milliardaire s'était engagé à assurer que Valeant mette en place les meilleures pratiques concernant l'établissement des prix des médicaments et maintienne son contrat social avec les patients et les médecins.