Les marchés nord-américains ont reculé, mardi, tirés vers le bas par le recul des prix des matières premières et d'inquiétudes à l'égard du secteur pharmaceutique en raison d'une sortie du président américain Donald Trump.

Dans un message publié sur Twitter, celui-ci a promis d'implanter un «nouveau système» visant à réduire le prix des médicaments.

À Toronto, l'indice composé S&P/TSX a abandonné 20,97 points pour terminer à 15 608,78 points, dans le cadre d'une séance où les titres pharmaceutiques ont affiché les reculs les plus importants.

Le dollar canadien a cédé 0,03 cent US, à 74,54 cents US.

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a terminé à 20 924,76 points, en baisse de 29,58 points, tandis que l'indice élargi du S&P 500 reculait de 6,92 points pour clôturer à 2368,39 points. L'indice composé du Nasdaq a terminé à 5833,93 points, en baisse de 15,25 points.

Du côté des matières premières, le prix du baril de pétrole pour livraison en avril a terminé à 53,14 $ US, en baisse de six cents US.

Le prix du lingot d'or pour livraison en avril a reculé de 9,40 $ US, à 1216,10 $ US l'once, tandis que le prix du cuivre pour livraison en mai a clôturé à 2,62 $ US la livre, en recul de trois cents US.

«Il y a de fortes préoccupations sur ce qui se passe avec M. Trump à Washington», a résumé Karl Haeling, de Landesbank Baden-Württemberg.

Lundi, le Congrès américain a lancé une réforme de la santé destinée à remplacer la couverture-maladie emblématique «Obamacare» mise en place par l'ancien président Barack Obama.

Au delà de ce projet pour lequel Donald Trump devra réussir à constituer une majorité au Congrès, certes dominé par ses alliés républicains, ce sont surtout les mesures économiques qui se font attendre à Wall Street, celles-là mêmes qui ont fait bondir les marchés depuis l'élection américaine début novembre.

«Du côté positif, il y a les promesses d'impôts plus bas, de dépenses d'infrastructures et de déréglementation. Du côté négatif, il y a l'incertitude sur l'échéance et l'ampleur de ces mesures et le style de gouvernance atypique du président Trump», a résumé Nicholas Colas de Convergex dans une note.

Sur le front des indicateurs, le déficit commercial des États-Unis a connu une forte poussée en janvier, notamment vis-à-vis de la Chine, pour atteindre son plus haut niveau en cinq ans.

Ce mauvais chiffre pourrait à la fois peser sur la croissance au premier trimestre, mais aussi donner du grain à moudre à M. Trump dont le discours est teinté de protectionnisme avec la volonté de revoir plusieurs accords commerciaux.

Les crédits à la consommation ont également nettement ralenti leur progression au même mois, signant leur plus faible avancée depuis cinq ans, du fait d'un repli de l'usage des cartes de crédit.

Mais ces statistiques ne font figure que de maigres distractions avant les données très attendues sur le marché de l'emploi en février qui seront publiées vendredi.

Ces chiffres font figure de dernier obstacle avant la réunion de la Réserve fédérale (Fed) les 14 et 15 mars au cours de laquelle une large majorité d'investisseurs s'attend désormais à ce que les taux américains soient relevés pour la première fois de l'année.

«La grande question à laquelle on fait face maintenant c'est à quel point la Fed sera agressive cette année» dans le resserrement monétaire, a commenté Peter Cardillo, chef économiste chez First Standard Financial.

Parmi les valeurs, les laboratoires pharmaceutiques comme Pfizer (-1,05) ou Merck (-0,77) ont reculé, Donald Trump ayant promis dans un tweet mardi que les prix des médicaments fixés pour les Américains allaient «beaucoup baisser».

Moins d'une semaine après son introduction en Bourse, et au lendemain d'une dégringolade de son titre, Snap, la maison-mère de la messagerie Snapchat a encore plongé de 9,8%, restant toutefois nettement au-dessus de son prix d'entrée de 17 $US.

- Avec La Presse canadienne