Le dollar canadien a plongé de plus de 1 cent US après que le gouverneur de la Banque du Canada eut indiqué, mercredi, qu'une baisse des taux d'intérêt «restait possible» si les conditions le justifiaient.

Le huard a rendu 1,16 cent US à 75,42 cents US, subissant en outre la pression du recul des prix du pétrole et le raffermissement du billet vert américain.

La devise a commencé à perdre des plumes pendant une conférence de presse du gouverneur Stephen Poloz, pendant laquelle il a affirmé qu'une baisse des taux d'intérêt était toujours possible si l'économie canadienne se détériorait en raison de l'incertitude entourant les politiques commerciales du président désigné américain Donald Trump.

Les marchés boursiers nord-américains ont clôturé la séance sur une note mitigée. L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a reculé de 43,51 points à 15 397,85 points.

 Wall Street n'a pas dégagé de tendance, les investisseurs restant sur la touche dans un contexte de prudence générale à l'avant-veille de l'investiture de Donald Trump comme nouveau président américain: le Dow Jones a perdu 0,11%, mais le Nasdaq a pris 0,31%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a cédé 22,05 points à 19 804,72 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 16,93 points à 5555,65 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 4 points, soit 0,18%, à 2271,89 points.

«L'ambiance semble plutôt endormie», a résumé Chris Low, de FTN Financial. «Les investisseurs attendent l'investiture de Donald Trump et de voir ce qui se produira quand il sera à Washington.»

Le républicain deviendra officiellement président vendredi et, en attendant, la Bourse semble ne plus prendre de risque depuis le début de l'année, après avoir flambé dans le sillage de son élection inattendue fin 2016.

«La Bourse continue à adopter une attitude très prudente en attendant d'observer les 100 premiers jours de la présidence de M. Trump», a insisté Peter Cardillo, économiste en chef chez First Standard Financial.

Les investisseurs peinent à déterminer ce qu'il faut attendre des multiples propositions du républicain, qui vont des baisses d'impôts à un plan de relance budgétaire en passant par un protectionnisme accru, et M. Trump a semblé semer le doute lors du week-end avec des déclarations qui ont notamment plombé le dollar.

Dans ce contexte, Wall Street avait du mal à profiter «d'indicateurs économiques qui n'étaient pas mauvais aujourd'hui», selon les termes de M. Cardillo.

Dans le détail, les investisseurs ont pris connaissance d'un rebond plus marqué que prévu de la production industrielle américaine en décembre ainsi que d'une avancée légère et sans surprise de l'inflation le même mois.

«L'inflation est restée modeste en décembre, mais les prix de l'énergie risquent de considérablement monter», face au rebond persistant des cours pétroliers, a prévenu M. Low.

A ce titre Wall Street a aussi fait attention à un discours de Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale (Fed), qui a jugé «pertinent» d'envisager un resserrement monétaire soutenu cette année en cas d'inflation élevée, tout en insistant sur l'importance des statistiques économiques dans les décisions de la banque centrale.

Les valeurs ont été dominées par les derniers résultats de grandes banques ce trimestre, avec des chiffres meilleurs qu'attendu pour 2016 pour Goldman Sachs, membre du Dow Jones, qui a néanmoins pâti d'un accès général de frilosité des valeurs financières et perdu 0,62% à 234,29 $US.

Également dans le secteur, mais hors de l'indice vedette, Citigroup, qui a annoncé des résultats 2016 meilleurs qu'attendu et marqués par de gros bénéfices au quatrième trimestre, a cédé 1,7% à 57,39 $US.

La chaîne de supermarchés Target perdait 5,8% après avoir fait part d'un net déclin de ses ventes à périmètre comparable en novembre et décembre, donc pendant la période cruciale des fêtes.

Aussi dans la distribution, Lowe's, spécialiste de l'ameublement, a reculé de 1,4% face à des informations de presse selon lesquelles le groupe compte supprimer quelque 2400 postes.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 1,40 $ US à 51,08 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or a cédé 80 cents US à 1212,10 $ US l'once. Le cours du cuivre a cédé 1 cent US à 2,61 $ US la livre.

- Avec Agence France-Presse