Préférez-vous les actions sous-évaluées, voire délaissées, ou les titres à la mode ? Valeur ou croissance ? Votre rendement à la Bourse témoigne probablement de votre style d'investisseur.

L'année 2016 a été témoin de la victoire des investisseurs axés sur la valeur sur ceux qui misent sur la croissance. Les titres cycliques dépréciés comme Teck Resources et Ivanhoe Mines ont en effet éclipsé les anciennes vedettes à la bonne fortune éprouvée, comme Metro, Québecor ou Dollarama.

Il s'agissait d'un revirement après des années de légère sous-performance pour les chasseurs d'aubaines. À noter que les chasseurs de tendance n'étaient pas en reste pour autant, avec des progressions très respectables en Bourse l'an dernier encore.

LE STYLE BUFFETT

Le style valeur est aussi connu comme le style Buffett. « Que ce soit pour mes bas ou mes actions (socks or stocks), j'aime acheter de la marchandise de qualité quand c'est en solde », aime à raconter le prénommé Warren qui a fait de Berkshire, sa société de portefeuille, la quatrième plus grosse entreprise du monde. Cela n'exclut pas les titres de ressources, bien que ce ne soit pas la tasse de thé du buveur de cola.

Le modèle « croissance » a aussi créé des fortunes en Bourse. L'objectif en ce cas est d'investir dans des entreprises qui n'ont pas forcément un grand historique financier, mais sont sur une belle lancée. On peut penser aux titres de nouvelles technologies, comme Google.

Le style valeur prend généralement l'avantage lorsque les marchés boursiers deviennent plus difficiles, alors que le style croissance brille mieux lors de périodes de progression soutenue des places boursières.

2017 COMME 2016

La supériorité du style valeur devrait se confirmer cette année alors que les marchés boursiers sont à des niveaux de valorisation historiquement élevés, croient les experts.

« Nous pensons que les tendances qui étaient en place à la fin de 2016 se poursuivront en 2017 : la relance de la croissance des bénéfices, la hausse des taux d'intérêt, les titres cycliques qui tirent le marché vers le haut, tandis que les obligations et les titres défensifs pèsent sur les indices. »

- Jason Mann, président de la firme EdgeHill Partners, sur les ondes du réseau financier BNN lundi

Selon lui, l'argent facile a déjà été encaissé avec ces titres de sociétés qui « pouvaient déclarer faillite ». La prochaine enjambée du marché reposera donc sur les titres bon marché, mais pas nécessairement ceux qui se négocient sous leur valeur comptable.

Cherchez plutôt les entreprises de qualité qui ont de bons flux d'encaisse, mais qui passent sous le radar. Parmi ses recommandations figurent Air Canada, qui lui paraît encore sous-évaluée malgré sa poussée en Bourse, et l'Industrielle Alliance, à la progression « lente et régulière ».

La recommandation

Le service d'analyse quantitative de la RBC Marchés des Capitaux dresse une liste de 15 titres intéressants pour différents styles d'investisseurs. Les favoris en termes de valeur se recrutent principalement dans les secteurs de la finance (avec la Banque CIBC, Home Capital Group, Power Corporation et ses affiliées Corporation Financière Power et Financière IGM), la consommation discrétionnaire (avec Dorel Industries, Martinrea International, Corus Entertainment et Linamar) et les ressources (Norbord, Centerra Gold et Enbridge Income Fund Holdings). Mais il y a aussi les entreprises diversifiées Open Text (technologie), WestJet (transport aérien) et Macdonald Dettwiler & Associates (satellites).

Photo Yuriko Nakao, Archives Bloomberg

L'année 2016 a vu la victoire des investisseurs axés sur la valeur, c'est-à-dire ceux qui préfèrent les actions sous-évaluées, voire délaissées.