Le plan d'attaque de BMO Marchés des capitaux pour 2017 peut se résumer ainsi : plus d'actions de sociétés pétrolières et de grandes industrielles pour la croissance, davantage de banques pour la stabilité et des titres de mines et métaux pour la spéculation. Somme toute, il faudra prendre des risques pour obtenir un peu de rendement à la Bourse de Toronto l'an prochain.

Selon le service de recherche de l'importante institution financière, le marché boursier canadien retournera à la traîne du marché américain l'an prochain, après sa surperformance exceptionnelle cette année. Les stratèges voient les capitaux revenir au sud de la frontière avec la déréglementation et les stimuli fiscaux qui s'annoncent au royaume de Donald Trump.

Un gain d'environ 10 % est possible pour la Bourse de Toronto, dans le meilleur des scénarios de la BMO, cependant que le statu quo paraît le plus vraisemblable. Dans le pire des cas, attachez vos ceintures pour une glissade de plus de 13 %. Cela dépendra surtout des bénéfices générés par les entreprises cotées, alors que les multiples boursiers sont à des sommets historiques.

STRATÉGIE SECTORIELLE

Dans ce contexte, une habile répartition sectorielle est particulièrement critique. La reprise de cette année reposait d'ailleurs principalement sur deux des trois grands secteurs de la Bourse canadienne, soit l'énergie et les ressources minières, qui étaient nettement sous-évalués jusqu'alors.

L'énergie sera le secteur le plus sujet aux « flux et reflux » de capitaux l'an prochain, peut-on lire dans le document Investment Strategy - 2017 Market Outlook

On peut par contre compter sur le soutien réel de l'économie, cette fois, ainsi que sur la clarification récente des projets d'oléoduc, alors que le jeu des fusions et acquisitions alimentera la spéculation.

Alors que la fortune du Canada demeure intimement liée à celle de son partenaire/concurrent le plus rapproché, le secteur boursier des mines et métaux devrait profiter de la relance de la construction domiciliaire, ainsi que des projets d'infrastructure, croient les experts financiers de la BMO. Un repli des aurifères sera l'occasion de renchérir sur les producteurs de qualité les plus connus, ajoutent-ils.

De même source, les grandes institutions canadiennes avec leurs filiales américaines solidement établies seraient bien placées pour profiter de la déréglementation promise aux États-Unis ainsi que de la hausse des taux d'intérêt qui s'annonce. Le repositionnement possible des investisseurs institutionnels, qui sont « terriblement sous-investis » dans les banques canadiennes, pourrait aussi leur être très favorable.

Les grandes sociétés industrielles ne sont pas écartées, bien au contraire, du plan d'investissement stratégique de BMO Marchés des capitaux. Les sociétés ferroviaires et manufacturières ainsi que les entreprises de gestion des déchets sont ciblées. Surtout celles qui ont de bonnes assises au sud de la frontière.

LA RECOMMANDATION

Dans les petits pots, les meilleurs onguents. BMO Marchés des capitaux recommande de miser sur les petits titres pour donner du pep à son portefeuille édition 2017, tandis que les grosses capitalisations assureront sa consistance et le rendement en dividendes. Selon les recherches historiques du groupe, qui portent sur près de 50 ans, la suprématie des petites entreprises sur les grosses s'est toujours prolongée sur plus d'un an. Or, l'indice de la Bourse de croissance TSX bat l'indice des 247 plus grosses pointures avec un rendement de plus de 40 % depuis le début de l'année. Il s'agit d'une première en cinq ans.