Wall Street a fini en petite hausse vendredi une séance calme, à la veille d'un week-end de trois jours, encouragée par la nouvelle progression des Bourses européennes et un bon indicateur: le Dow Jones a gagné 0,11 % et le Nasdaq +0,41 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a progressé de 19,38 points à 17 949,37 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 19,89 points à 4862,57 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 4,09 points, soit 0,19 %, à 2102,95 points.

«Le Brexit n'est plus qu'un lointain souvenir», s'est amusé Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management, notant que les indices avaient effacé pratiquement toute trace de leur plongeon de vendredi et lundi, consécutif au vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne.

Il relativisait cependant l'importance de cette séance: «aujourd'hui beaucoup de gens sont déjà partis pour les Hamptons», station balnéaire huppée non loin de New York, «et personne ne veut être vendeur avant le week-end (de 3 jours) du 4 juillet» en l'honneur de la fête nationale, a-t-il assuré.

Michael James, chez Wedbush Securities, a avancé une autre explication à l'orientation positive du marché: «tout tourne autour du dollar, son affaiblissement attire l'argent des investisseurs vers les actions américaines», a-t-il dit.

Le dollar s'affichait en baisse par rapport à l'euro et un panier de devises, ne bénéficiant plus de son statut de valeur refuge qui l'avait favorisé lors de la dégringolade des Bourses mondiales à l'annonce des résultats du vote britannique.

En outre, les grandes Bourses européennes ont fini la séance sur de nouvelles hausses, fournissant un encouragement supplémentaire vendredi.

Enfin les économistes se sont réjouis de voir un progrès plus net que prévu de l'activité manufacturière de juin, selon l'indice des directeurs d'achat publié par l'association professionnelle ISM.

«C'est encourageant, cela pourrait indiquer que la croissance économique du deuxième trimestre pourrait atteindre 2 % à 2,5 %, ce qui serait beaucoup mieux que le premier trimestre», à 1,1 %, a souligné Tom Cahill, chez Ventura Wealth Management.

Par ailleurs, M. James notait que le marché continuait à être tiré par des rumeurs d'acquisition.

«Cela contribue à convaincre les investisseurs de dénouer les paris pris sur la baisse des cours», a-t-il dit.

Le marché obligataire a beaucoup monté. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'affichait à 1,443 % contre 1,479 % jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,225 %, contre 2,294 % précédemment.

Harley-Davidson vrombit

Vendredi le constructeur de motos Harley-Davidson s'est envolé de 19,76 % à 54,25 dollars, après des rumeurs de presse selon lesquelles le fonds KKR envisagerait de l'acheter et de le retirer de la cote.

Les constructeurs automobiles s'affichaient en hausse plus modeste après la publication de leurs chiffres de ventes de mai.

Le numéro un américain General Motors a gagné 2,08 % à 28,89 dollars malgré une chute de 1,6 % de ses ventes, imputée à une baisse de la demande des entreprises.

Son dauphin Ford a pris 1,19 % à 12,72 dollars après avoir annoncé au contraire une progression de 6 %, une nouvelle fois appuyée sur le succès de sa camionnette à plateau (pick-up) F-150.

Fiat-Chrysler, dont le succès repose surtout sur l'engouement pour les Jeeps, est monté de 1,96 % à 6,24 dollars après la progression de 7 % de ses ventes, meilleures que prévu.

Même le constructeur de voitures automobiles électriques Tesla a gagné 1,99 %, à 216,50 dollars, malgré l'annonce d'une enquête des autorités après un premier accident mortel intervenu lorsqu'un de ses véhicules était en mode autopilote.

Le géant informatique Apple a gagné 0,30 % à 95,89 dollars après des informations du Wall Street Journal selon lesquelles il serait en pourparlers pour acquérir la plateforme de musique en ligne Tidal, contrôlée par le rappeur et homme d'affaires américain Jay-Z.

Le groupe d'informatique professionnelle Oracle a gagné 0,20 % à 40,86 dollars, malgré une défaite en justice lui imposant de verser 3 milliards de dollars de dommages et intérêts à Hewlett Packard Entreprise, qui, de son côté, a pris 1,20 % à 18,49 dollars. Le litige portait sur la décision unilatérale prise par Oracle de cesser de produire des logiciels adaptés à une nouvelle version de serveurs HP. Oracle a toutefois prévu de faire appel.