Wall Street a encore nettement baissé lundi, gagnée par l'inquiétude qui a fait chuter les marchés européens pour une deuxième séance de suite après les résultats du référendum britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne : le Dow Jones a perdu 1,49 % et le Nasdaq 2,41 %. L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto lâchait quant à lui 202,09 points.

Selon des résultats provisoires à la clôture, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a finalement reculé de 259,76 points à 17 140,99 points, après avoir perdu un temps plus de 300 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 113,54 points à 4594,44 points.

À la bourse de Toronto, l'indice S&P/TSX baissait de 202,09 points pour fermer à 13 689,79, après avoir cédé vendredi 239,5 points. Pris ensemble, ces deux reculs représentent plus de 3 % de la valeur du principal indice boursier canadien.

«On ne peut pas dire que l'impact (du référendum britannique) ne se soit pas ressenti, mais il a été beaucoup moins important que ce que nous avons vu jusqu'à présent en Europe», a commenté David Levy, chez Republic Wealth Advisors.

Le dollar a lui aussi perdu des plumes pour une deuxième journée consécutive. Il a cédé lundi 0,44 cent US à 76,49 cents US, après avoir plongé de 1,37 cent US vendredi. Le billet vert américain, considéré comme une valeur refuge lors des périodes d'incertitude, s'est raffermi vis-à-vis de la plupart des autres devises.

Le lingot d'or, lui aussi considéré comme une valeur refuge, a avancé de 2,30 $ US à 1324,70 $ US l'once, après avoir bondi vendredi de 59,30 $ US.

La livre sterling a clôturé à 1,7273 $ CAN, en baisse de 4,51 cents, et à 1,3213 $ US, en baisse de 4,22 cents.

L'euro a clôturé à 1,4404 $ CAN, en baisse de 0,09 cent. Ces cours ont été fournis par BMO Marchés des capitaux. 

Le billet vert américain, considéré comme une valeur refuge lors des périodes d'incertitude, s'est raffermi vis-à-vis de la plupart des autres devises.

Les Bourses de Paris et Francfort, qui avaient déjà plongé vendredi, ont encore perdu quelque 3 % lundi.

«Pour le moment tout ce qu'on sait c'est que le Brexit a des implications négatives pour les marchés mondiaux et tant qu'on ne comprend pas complètement comment il va se dérouler les marchés évitent la prise de risque et se réfugient vers les valeurs sûres, ce qui se voit partout et sur tous les marchés, que la situation ait un impact direct ou indirect», a précisé M. Levy, en résumant l'état d'esprit des investisseurs d'une formule: «vends d'abord, pose des questions après».

Certains craignaient d'assister à un cycle baissier prolongé.

«Même si le déclin du S&P 500 vendredi s'inscrivait dans la moyenne des baisses liées à des chocs du marché depuis la Deuxième Guerre mondiale, un déclin bref et superficiel pourrait ne pas être à l'ordre du jour» cette fois-ci, s'inquiétait par exemple Sam Stovall, chez S&P Global Market Intelligence.

«Cette fois il y a une menace réelle pour la croissance économique mondiale, alors que la plupart des autres chocs ont rapidement été analysés comme ne pouvant pas déclencher de récession mondiale», selon lui.

Face à ce pessimisme, le secrétaire américain au Trésor Jack Lew s'est voulu rassurant.

«Il ne fait pas de doute que c'est un nouveau défi défavorable» pour l'économie mondiale mais «c'est quelque chose que nous pouvons gérer», a-t-il assuré sur la chaîne de télévision CNBC.

Il a ajouté qu'il n'y avait pas «de développement d'une crise financière» et que l'impact sur les marchés financiers semblait «ordonné».

Le marché obligataire profitait encore de l'inquiétude pour monter. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'affichait à 1,465 % contre 1,565 % vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,292 %, contre 2,415 % précédemment.

Pandora se rapproche d'Uber

L'actualité du côté des entreprises était plutôt calme en ce début d'été.

L'équipementier médical Medtronic perdait 1,78 % à 81,78 dollars après l'annonce qu'il dépenserait 1,1 milliard de dollars pour acquérir son concurrent Heartware International, lequel doublait presque de prix pour atteindre 57,54 dollars l'action, pratiquement le prix offert par Medtronic (58 dollars).

Le diffuseur de musique par internet Pandora perdait 1,53 % à 11,56 dollars après l'annonce d'un partenariat avec le service de voiture de tourisme avec chauffeur Uber.

Une nouvelle fois les valeurs financières étaient à la peine: certaines grandes banques en raison de la réorganisation à venir de leurs activités européennes qu'impose le «Brexit», et le secteur en général en raison de l'éloignement de la perspective d'une hausse des taux d'intérêt américains qui aurait rendu plus lucratives les activités de prêt.

La banque d'affaires Morgan Stanley, déjà attaquée vendredi, lâchait encore 3,98 % à 23,55 dollars, sa concurrente Goldman Sachs 1,17 % à 140,21 dollars, et la généraliste Bank of America 5,54 % à 12,28 dollars.

Le secteur financier dans son ensemble affichait une baisse de 2,55 %.